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zenbelgique

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La vie est belle et mérite d'être vécue dans la joie et la pleine conscience. Nous en sommes tous capables. Soyons ouvert et curieux de tout.

Merci à tous mes ancêtres biologiques, spirituels, culturels et de la Terre qui m'ont invités à participer au festin de la vie.

Bienvenue sur ce site de partage qui parle du zen vietnamien en particulier, du bouddhisme en général, du développement spirituel, de la vie, de l'écologie, de la musique, de l'art, de l'architecture, de la photographie en Belgique et dans le monde.

La plupart des textes, photographies, vidéos proviennent de la sagesse des maîtres bouddhistes, des sages, des érudits,des journalistes, des écrivains, des amis, des inconnus; quelques commentaires proviennent du blogueur. Les photos expressément mentionnés sont du blogueur ou d'autres photographes. Quelques photos proviennent des sources inconnues. Les vidéos sont offerts par les internautes sur différents sites de fournisseurs d'accès internet.
Partageons ensemble nos ressources et nos sagesses. C'est un des moyens de mieux vivre notre vie.
Merci d'avance pour vos contributions.
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VIPASSANA, L'EVEIL CONSTANT DE L'ATTENTION

VIPASSANA, L'EVEIL CONSTANT DE L'ATTENTION
Photo: Mer du Nord, Belgique. NVT


« Il n'y a de feu plus ardent que la concupiscence, de plus grand malheur que la haine. Graduellement le sage, peu à peu, instant par instant, comme le métallurgiste celle de l'argent, doit épurer sa propre impureté. »
Le Bouddha
« La réalité ultime et parfaite de l'univers ne peut être observée qu'avec les yeux d'une grande compréhension, mais ces yeux peuvent être ouverts uniquement quand les concepts qui composent la conscience manas(1) et l'attachement à des vues erronées sont éradiqués. Alors seulement, l'alaya(2) peut se révéler comme un grand miroir parfait réfléchissant l'univers tout entier. » Thich Nhat Hanh
(1) manas : 7è conscience. C'est une énergie qui s'agrippe à l'idée d'un moi séparé et permanent, en opposition avec le non-moi.
(2) Alaya: 8è conscience ou conscience des tréfonds. C'est la base de ce que nous sommes, l'essence de toutes nos formations mentales. Particularités: Fait des commentaires sur nos perceptions. Influence notre regard sur le monde.

« La souffrance est une expérience de la vie. Elle nous permet de connaître les faits et la réalité concernant notre existence, au plan individuel et collectif ».

« A mesure que nous pénétrons de notre plein gré dans chaque zone de peur, chaque zone de faiblesse et d'insécurité en nous-mêmes, nous découvrons que ses murs sont faits de mensonges, de vieilles images de nous-mêmes, de peurs très anciennes et de fausses idées de ce qui est pur et de ce qui ne l'est pas. »
J. Kornfield

« Ce ne sont pas les choses qui troublent les hommes, mais l'opinion qu'ils en ont. »
Epictète

« Un être humain n'est qu'une partie, limitée dans le temps et l'espace, du Tout que nous appelons l'Univers. Cependant il considère sa personne, ses pensées, ses sentiments comme une entité séparée. C'est là une sorte d'illusion optique, une illusion qui nous enferme dans une sorte de prison, puisque nous n'y voyons que nos propres aspirations et que nous ne donnons notre affection qu'à un petit nombre de personnes qui nous sont les plus proches. Il est de notre devoir de sortir de ces étroites limites et d'ouvrir notre c½ur à tous les êtres vivants et à la nature entière dans sa magnificence. Nul n'est capable d'atteindre pleinement ce but, mais nos efforts pour y parvenir contribuent à nous libérer et à nous apporter la sérénité intérieure. »
Albert Einstein


1. Cultiver l'esprit.
La méditation a été pratiquée durant de milliers d'années pour cultiver l'esprit. C'est l'une des thérapies les plus anciennes. Même s'il y a de nombreuses approches différentes de la méditation, toutes tendent à la libération du conditionnement qui épuisent les énergies, à l'épuration de la perception pour être en mesure de voir clairement ce qui se passe. L'attention juste (la pleine conscience juste) est une tentative de reprendre contact avec le cours de l'expérience vécue. L'attention juste est à la fois une introspection radicale et une connexion directe avec le monde phénoménal. Il ne s'agit pas simplement d'une introspection mais davantage d'être pleinement présent à chaque étape de la vie.. En pratiquant l'attention juste, nous mettons en relief tous les obstacles qui, dans notre esprit, nous empêchent d'établir une relation directe avec l'expérience vécue.

De nos jours le besoin de sérénité et de guérison croît sans cesse et les techniques thérapeutiques et les diverses formes de soin se multiplient.

En méditation, une leçon fondamentale est d'apprendre à faire face à notre propre peur, à notre avidité, à notre sentiment d'infériorité ou de supériorité, à notre colère, notre paranoïa, notre désir de toute puissance, et s'ouvrir à la sagesse, à l'absence de peur. Les professions touchant à la santé mentale commencent à reconnaître l'importance d'inclure la vie spirituelle dans le traitement et la thérapie. Pour que cela soit bénéfique, cette spiritualité doit s'enraciner dans l'expérience personnelle.

L'expression dans la méditation nous libère de nos inhibitions, de nos émotions négatives et de nos conditionnements psychologiques qui étaient retenus en certains points ou régions spécifiques de notre corps ou de notre esprit. Le méditant revit des expériences du passé – du karma – qu'il a accumulé les années précédentes en raison de ses relations morbides et destructrices avec les parents, les proches ou les collègues de travail. Les sentiments réprimés comme la haine, le ressentiment, l'hostilité, la honte, les souffrances, la frustration et la peur emmagasinés dans les rapports avec une personne aimée, un conjoint, un collègue ou un employeur sont susceptibles d'être revécus avec une grande intensité.

Le travail de purification exige que nous nous jetions avec énergie et confiance dans la flamme de la pleine conscience. Nous sommes intensément présents à ce qui surgit dans l'instant sans avoir l'idée de faire quelque chose en particulier ou de devenir quelqu'un en particulier. C'est juste observer ce qui se passe, en nous acceptant tels que nous sommes et en reconnaissant les faits auxquels nous nous trouvons confronté, nos résistances diminuent et la porte de la communication sincère et la compréhension bienveillante peut s'ouvrir.
Nous ne déformerons pas le réel et n'encourageons pas l'apparition des situations conflictuelles. A ce point, le processus de libération de nos énergies bloquées est mis en action par une vague d'énergie créatrice.

2. Comment nos comportements nous échappent :
Selon la psychologie bouddhiste, les récipients corporels d'énergies négatives et de sentiments réprimés, consécutifs aux tensions, aux douleurs et aux souffrances sont divers et nombreux. Nous devons porter notre attention sur eux, sans quoi ils acquièrent une force explosive, ce qui se produit par la contraction musculaire, dans le cas où le sentiment réactif serait devenu la réponse habituelle et automatique aux expériences sensorielles ou à celle de l'univers mental. A chaque point de contact (yeux, oreilles, nez, langue, toucher ou mental) apparaît une sensation ou un sentiment que nous associons aussitôt à certaines idées ou impulsions, ce qui produit une nette réaction, intérieurement ou extérieurement. Toute réaction, corporelle ou mentale, provoque une contraction musculaire. Le récipient, pour ainsi dire, est fourni tout aussitôt, et le sentiment négatif enregistré. Ensuite, les sentiments non exprimés, soutenus par la peur, construisent le schéma de réaction. Et les schémas de comportement réactif deviennent automatiques, habituels, inconscients et incontrôlables. Nous ne choisissons pas de réagir d'une manière ou d'une autre, nous subissons la réaction. Chaque fois que nous réagissons, le schéma s'enfouit davantage, donc gagne en force et en puissance. Pour finir, il nous commande entièrement. Nous ne sommes plus « nous-mêmes », les couches de karma s'étant concentrées dans diverses parties contractées du corps. Certaines couches renferment plus de tensions, sont plus douloureuses que d'autres.

Parfois le souvenir de ce qui nous conditionne à répondre à une situation donnée, comme un enfant effrayé et impuissant alors que nous sommes devenus adultes, est si ancien et si éloigné dans le temps que la parole ne suffit pas à la retrouver. Par contre, la mémoire du corps semble conserver la trace de tels traumatismes à travers notre vie entière. Dans certaines conditions lorsque nous arrivons à réactiver et ranimer cette mémoire du corps, ils peuvent se dissoudre avec une rapidité surprenante...

Dans notre vie quotidienne, nous sommes sans cesse soumis à des tensions et à des pressions de toutes sortes d'ordre psychologique ou émotionnel, et des souffrances et douleurs physiques diverses. C'est cela qui nous pousse à rechercher des moyens et des méthodes par lesquels résoudre nos difficultés et problèmes. La pratique de la méditation bouddhiste nous encourage à nous libérer de notre condition.

Nos maladies, nos conflits et nos souffrances sont le terreau de notre bonheur. Grâce à eux nous pouvons nous éveiller du sommeil et de notre ignorance dans lesquels nous étions plongé. Nous découvrons que sans ces facteurs de perturbation dans nos relations, tant avec nous-même qu'avec les autres, notre humanité ne pourrait s'épanouir et que nous pourrions encore bien moins la transcender.

Lorsque nous jetons un regard réaliste sur la vie et sur les situations devant lesquelles elle nous place, ce que nous considérons être un drame ou une difficulté devient un défi susceptible de réveiller nos ressources intérieures. L'acceptation de l'expérience permet la croissance des graines d'humanité en nous et nous aide à aller vers la plénitude de l'être.

En ce moment, nombre de feux brûlent en nous, dans notre mental et notre corps. Nous nous laissons consumer par les feux du désir, de l'ambition, de la jalousie, de l'illusion, de l'envie, de l'orgueil, de la peur, de la tristesse et nombre d'autres feux. C'est une situation partagée par nombre de nos contemporains et qui engendre des attitudes rigides, des conflits et des comportements excessivement réactifs. Nous agissons consciemment ou inconsciemment, de façon créative ou destructive à l'égard de nous-même, pour le bonheur ou le malheur des autres. En fait, notre comportement se fixe dans notre personnalité sous forme de conditionnement. Et ce conditionnement se renforce au moyen des différentes situations rencontrées au cours de notre vie quand nous sommes en relation avec les autres ou avec nous-même. Le trouble, l'inconfort, la nervosité, le mal-être que nous ressentons, mais que nous n'arrivons pas très bien à situer, nous font rechercher des compensations qui camouflent le vrai problème.

Nous nous détournons des situations réelles et évidentes et nous engageons dans des activités n'ayant plus aucun rapport avec elles. C'est de cette manière que se multiplient les névroses, qu'elles s'entretiennent et se prolongent. Nous prenons de la nourriture de façon excessive, des boissons alcoolisées, du tabac, des drogues ou nous faisons du shopping intensément pour nous soustraire à la souffrance.

Par exemple, il existe des gens qui ne peuvent pas entendre ce qui serait une menace à leurs croyances ou à leur mode de pensée ou aux traditions (songeons aux anti-darwiniens aux USA qui croient toujours que le monde a été crée il y a 5000 ans par Dieu) Ils en souffriraient, donc ils tournent de tels propos au ridicule ou disent qu'ils manquent de logique.. D'autres deviennent sourds au message qui leur fait peur ou les dérange ou qui met à nu leur souffrance première, celle qu'il faut à tout prix ne pas réveiller. Ils recourent au mécanisme de défense de l'égo (= je ne veux pas en entendre parler !).

3. La méthode.

« Nos réactions émotionnelles ont le plus souvent des causes si profondément enfouies en nous et dans notre passé qu'elles nous demeurent mystérieuses. »

Maintenant si nous faisons un retour sur nous-même et regardons ce qui se manifeste dans l'instant, nous serons présents à ce qui est en nous et autour de nous. Nous aurons exactement conscience de ce qui se passe. Autrement dit, nous verrons très clairement nos actions et réactions, nos idées et idéaux quels qu'ils soient. La clarté de l'observation se chargera de transformer les facteurs indésirables, destructifs et morbides. Le travail de purification passe par la vigilance, par la pleine conscience.

Etre vigilant, c'est être intensément présent à ce qui surgit à tout instant, sans avoir l'idée de faire quelque chose en particulier ou de devenir quelqu'un en particulier. C'est observer ce qui se passe dans un état de lucidité ouverte et dégagée. C'est se relier à nos sensations corporelles pour accéder à des informations du passé.

Au c½ur de la vigilance, il y a l'ouverture, la lucidité et aussi la compassion. Qu'est-ce que la compassion ? C'est l'envie, le désir d'aider quelqu'un (nous-même ou l'autre) à sortir de sa peine. C'est de l'amour dans sa forme ouverte, lucide et non agressive. Avec la force du c½ur, nous pouvons faire face à nos émotions sans avoir peur de ce que nous ressentons, sans identification ni lutte. Quand nous acceptons nos émotions comme des forces impermanentes et impersonnelles, nous sommes libres de les honorer sans être effrayés, emportés ou détruites par elles.

Le travail du pratiquant est de comprendre, de découvrir les composantes de son corps comme de son esprit, de prendre conscience de chaque élément, de comprendre les lois qui régissent leur transformation ou leur interdépendance. Notre esprit possède une qualité très importante pour la pratique de la méditation. C'est la base de notre éveil et cette qualité est la « simple reconnaissance ». La simple reconnaissance, la pure attention veut dire que nous regardons les choses comme elles apparaissent, comme elles se manifestent à notre perception. Cela est. Nous ne choisissons pas, ne comparons pas, n'évaluons pas, ne plaquons pas nos concepts et idées sur notre perception. Notre esprit ne fait pas de commentaire ni n'intervient. Un poème haiku illustre bien ceci :

Un étang calme d'automne
Une grenouille saute
Plouf !

L'auteur essaye juste de suggérer quelques détails (lieu, saison, ambiance, puis sa perception du bruit quand la grenouille saute dans l'eau) : simplicité et immédiateté de la perception. Rien de trop dans ce qui est dit. Nous pouvons percevoir la qualité et la profondeur de l'esprit de l'auteur. Quand nous aurons développé cette « simple reconnaissance », la qualité de notre vie va changer. « Ici et maintenant » est devenu un slogan bien à la mode à notre époque. Le problème est comment vivre l'instant présent ? Notre esprit est sollicité par les histoires du passé ou du futur ou parfois il est perdu même quand il est là dans l'instant présent. La « simple reconnaissance » est le moyen qui nous aide à vivre et à nous éveiller à l'ici et le maintenant, et faire l'expérience totale de ce qui se passe.

Voici une histoire pour illustrer comment vivre l'instant présent : L'histoire se passait dans le Japon du moyen âge. Deux moines rentraient au monastère à la fin d'une journée pluvieuse. Le chemin était boueux et à un coin de rue, ils croisaient une belle jeune femme embarrassée. En effet, elle ne savait comment traverser la rue de peur de salir son kimono. Ni une, ni deux, un des moines aida la jeune femme en la soulevant et la portant de l'autre côté de la rue. Les deux moines continuaient leur route jusqu'au monastère. Ce soir là, l'autre moine commençait à critiquer : « Comment peux-tu faire une chose pareille ? Tu sais bien que nous les moines, nous ne pouvons même pas regarder les femmes, alors comment oses-tu prendre cette femme dans tes bras ? » Et le second de répondre : « Cette femme, je l'ai déjà déposée depuis longtemps au bord de la route et toi, tu la transportes encore jusqu'ici ! »

3.1. Repousser les dix-sept souillures : cupidité (désir immodéré de richesse), désir (soif, convoitise), méchanceté (penchant à faire du mal), colère (irritation, mouvement agressif à l'égard de ce qui offense, fureur), malveillance (dessin de nuire), hypocrisie (vice qui consiste à affecter une vertu, un sentiment qu'on n'a pas), dénigrement (action d'attaquer la réputation, le talent de quelqu'un), jalousie (chagrin de voir un autre posséder un bien qu'on voudrait pour soi, crainte que la personne aimée ne s'attache à une autre), avarice (attachement excessif à la richesse), tromperie (induire en erreur), ruse (finesse, artifice dont on se sert pour tromper), obstination (entêtement, action de s'attacher avec ténacité à quelque chose), impétuosité (vif, emporté, fougueux), présomption (qui a une opinion trop favorable de soi-même), arrogance (fierté qui se manifeste par des manières hautaines, méprisantes), suffisance (présomption insolente dans les manières, dans le ton), négligence (manque de soin, d'application, d'exactitude).
Le Bouddha a dressé cette liste des impuretés et nous demande de les repousser une à une. Nous voyons que cette liste est toujours d'actualité. Nous pouvons remarquer que ces
« souillures » sont en fait des problèmes de comportements quand nous sommes en relation avec les autres.
Le travail de purification exige de nous que nous fassions confiance à la vigilance. Nous sommes intensément présents à ce qui surgit dans l'instant sans avoir l'idée de faire quelque chose en particulier ou de devenir quelqu'un en particulier. C'est en observant ce qui se passe, en nous acceptant tels que nous sommes et en reconnaissant les faits auxquels nous nous trouvons confronté, que nos résistances diminuent et que la porte de la communication sincère et la compréhension bienveillante peut s'ouvrir.

3.2. Les v½ux : Méthode d'auto-encouragement qui permet au pratiquant de se servir, comme d'un aiguillon, de la gravité des v½ux qu'il prend, pour faire le travail de conscientisation et de transformation de son comportement ( Les 2 v½ux pour les enfants, les 5 entraînements à la pleine conscience, les 14 entraînements de l'ordre de l'interêtre, les v½ux de boddhisattva).

3.3 Le contrôle : « Quiconque retient la colère montante, comme on arrête un char lancé, mérite le nom de conducteur. Les autres ne font que tenir les rênes. » Méthode qui consiste à observer l'énergie de colère en soi comme si elle appartenait à quelqu'un d'autre. Nous sommes un simple observateur qui porte un regard neutre sur la situation.

3.4. La pratique des contraires : « Oppose à la colère la sérénité, au mal le bien. » « En vérité la haine ne se détruit pas par la haine. La haine se détruit par l'amour, c'est la loi éternelle. »
Repousse la colère, rejette l'orgueil, brise toutes les entraves. Celui qui se dégage des éléments constitutifs de la vie, qui ne s'attache absolument à rien, reste éloigné de la souffrance » (Dhammapada) »

3.5. Observer constamment la loi du changement selon une introspection répertoriée en quatre rubriques. Que ce soit sensations ou émotions, idées, pensées ou conceptions, la méthode consiste d'abord à être conscient de leur nature passagère et d'être attentif à chaque mouvement de l'esprit : voir, connaître et savoir comment sans fin se succèdent nos états de conscience afin de parvenir à une ferme conviction de leur impermanence.
a) Observation du corps « Un moine marchant, étant debout, s'asseyant, s'endormant, s'éveillant, parlant, se taisant, il en est parfaitement conscient » « Mangeant, buvant, mastiquant, goûtant, déféquant, urinant, il en est parfaitement conscient. »
b) Observation des sensations : « Le moine demeure observant l'apparition et la disparition des sensations »
c) Observation des mouvements de l'esprit. Un moine ayant un esprit passionné sait : « ceci est un esprit passionné » ; ayant un esprit libre de passion, il sait : « ceci est un esprit libre de passion. »
d) Observation des cinq empêchements principaux (émotions) : « Et comment, ô moines, un moine demeure-t-il observant les 5 empêchements ? ...Quand la méchanceté est en lui, il sait : « En moi est la méchanceté... Il sait comment la méchanceté non apparue apparaît. Il sait comment la méchanceté apparue est déracinée. Il sait comment la méchanceté déracinée ne surgira plus.» Il en est de même pour l'inertie, la torpeur, l'agitation et le remord.
Le Bouddha exhorte inlassablement ses disciples à prendre conscience de chacune des souillures. Et leur pousse à ce que l'entraînement de l'attention de chaque instant devienne leur nature première.

Avec la force du c½ur, nous pouvons faire face à nos émotions sans avoir peur de ce que nous ressentons, sans identification ni lutte. Quand nous acceptons nos émotions comme des forces impermanentes et impersonnelles, nous sommes libres de les honorer sans être effrayés, emportés ou détruites par elles.

3.6 La contemplation (dhyâna) Nous purifions les 5 obstacles et recouvrons notre santé mentale. Avec la contemplation viendra une forme de connaissance fondamentale qui nous guérit de l'ignorance. « A l'ignorance se rattachent les plus nocives des méprises : prendre pour permanent ce qui est impermanent, pour bonheur ce qui est douloureux et pour soi ce qui est dépourvu de soi . » (Suttanipâta)
(A lire le chapitre 4 de « La Vision profonde ». Thich Nhat Hanh)

3.7 L'épuration des samskhâra (constructions mentales, formations mentales) : Juste avant sa mort, voici les paroles du Bouddha « O moines, faites attention, je vous en conjure : les samskhâra sont des choses périssables. Veillez à vous accomplir. » (Dîghanikâya)
Quelles choses périssables et qui méritent tant d'attention ? Ces tendances latentes, issues d'impressions passées, oubliées et inconscientes, mais qui, ayant conservé leur énergie, demeurent actives, tourmentées, troublant la conscience et suscitant les constructions mentales. Non définitives par nature, conditionnées par l'ignorance, ces énergies latentes conditionnent à leur tour la conscience.

Le Bouddha a énuméré dans un enseignement, à partir de l'ignorance, et maillon par maillon, la succession des enchaînements et leurs connexions : « conditionnée par les samskhâra est la conscience, conditionnés par la conscience sont les perceptions des phénomènes... » Ainsi de suite pour les six domaines sensoriels, puis pour le contact, la sensation, le désir, l'attachement, le devenir, chacun des maillons conditionnant le suivant jusqu'à la naissance, la vieillesse et la mort, « avec le chagrin, les lamentations, la douleur, la peine, le désespoir. Telle est l'origine de toute cette masse de souffrance. » (Vinayapitâka)

Prenons un exemple concret pour illustrer cela : Rappelez-vous d'un autre modèle du moi utilisé dans la psychologie bouddhiste appelé les 5 skandas .
Un individu se focalise sur un objet (rupa=forme), disons une tablette de chocolat. Immédiatement, une sensation visuelle (vedana=sensation) se produit, une attirance par exemple. L'esprit cherche maintenant à comprendre ce qui se passe en classifiant l'expérience (samjana=perception) – « Du chocolat ! » Cela engendre rapidement toute une gamme de constructions mentales (samskâra), telle la joie, l'enthousiasme, le désir, la culpabilité, les reproches qu'on se fait à soi-même, les idées de gourmandise, de prise de poids, de perte de poids, de régime non respecté, de récompense, etc. Dès lors que l'esprit est rempli de toutes ces constructions mentales, il s'obscurcit. La conscience primordiale (jnana) est obscurcie. Cette condition d'obscurcissement est appelée vijnana (la conscience duelle).

Voici alors, situé entre l'ignorance et la conscience, ce deuxième maillon, celui des tendances latentes qui, nourries justement de cette ignorance et de ce désir, s'amalgament et forment des centres dynamiques provocants troubles, émotions et perturbations. Implacable processus responsable de nos tensions et agitations, ces tendances latentes, associées à l'ignorance et à la convoitise, conditionnent pensées et émotions et déforment nos perceptions de nous-mêmes, celles des autres et de l'univers.

« Est d'une très pure sapience le sage qui, exempt de désir, a mis fin aux samskhâra, lui qui a surmonté le temps dans le passé et dans l 'avenir. » (Suttanipâta)

3.8. Purification des vâsanâ. (imprégnations)
Nous abordons ici la conscience de tréfonds (alaya) selon l'optique de l'école Vijnâvada : Cette conscience est la plus subtile, la plus profonde et elle englobe toutes les expériences. Elle a un double rôle.
a) Rôle passif ou réceptif et considérée comme « effet » : Entrepôt de toutes les graines karmiques, un réservoir d'imprégnations subconscientes, une conscience dynamique par les Vijnâvâdin. Cette conscience de tréfonds a pour rôle d'accueillir et conserver aussi bien les graines « naturelles, primitives, existantes depuis toujours » que les impressions et les germes déposés par « le langage et les actes fondés sur la croyance erronée au moi. C'est de leur parfum que cette conscience s'imprègne, d'où le nom d'imprégnations (vâsanâ) donné à ces dépôts. »
b) Rôle actif ou causal : Elle prend son aspect actif de « cause » au moment où, poussés par l'énergie dont ils sont investis, les germes purs et impurs arrivent à maturité et produisent leurs fruits, les dharmas (expériences) D'abord imprégnations, ces germes devenus actifs provoquent d'autres expériences qui, à leur tour, déposeront leurs imprégnations. Tel est leur circuit sans fin.

Mais ne nous trompons pas, cette huitième conscience n'est pas séparée de la conscience vijnâna qui tout en restant pure, inaffectée, inaltérée l'englobe cependant ainsi que les sept autres consciences : les cinq consciences sensorielles, la conscience mentale (manovijnâna) qui perçoit les objets, discerne, juge, et la conscience manas qui en liaison avec la conscience mentale et l'alaya, se prend pour le moi. C'est ainsi qu'entraînés par leurs constants désirs et leurs passions, aveuglés par leur soif d'appropriation, menées par les consciences précitées, les être humains se détournent de cette pure conscience et ne peuvent plus le percevoir (voir schéma un modèle de l'esprit ci-joint)

Conclusion :
Nous pourrions examiner sous un autre angle ces techniques de purification et de libération en déchiffrant leurs caractéristiques essentielles : ne rien s'approprier, ni s'agripper à quoi que ce soit, ne dépendre ni d'objets, ni de personnes, se libérer du système d'attraction-répulsion, source de tension et d'angoisse, dissoudre toute agitation, en se souvenant que l'ignorance règne à l'origine de tous nos maux.

Ainsi nous rompons la chaîne de karma. Nous laissons la quiétude et la spontanéité surgir et nous abandonnons nos tensions et conditionnements. Nous sommes alors délivrés de nos désirs et de nos confusions, libre des tendances latentes.

Soyons notre propre refuge, notre propre île intérieure.







Bibliographie :
- La vision profonde. Thich Nhat Hanh. Ed : Albin Michel Spiritualités vivantes. 1995
- L'attention, source de plénitude. Dhiravamsa. Ed : Dangles. 1983
- Bouddhisme et psychothérapie. David Brazier. Ed : JC Lattès. 2000
- Après l'extase, la lessive. Jack Kornfield. Ed : La Table ronde. 2001
- The experience of Insight. Joseph Goldstein. Ed : Shambala Publications, Inc.1976 Traduit en vietnamien par Nguyên Duy Nhiên 1992
- Les quatre nivaux de conscience. Thich Nhat Hanh. Traduit du vietnamien et de l'anglais par Nguyen Van Thong. 2007
- Vivre éveillé. Sujata


Quelques mots de vocabulaire :
Skandas : agglomération de conscience
Karma : énergie qui nous pousse à faire
Vijnana : conscience duelle
Alaya : huitième conscience, conscience réservoir, nos mémoires








Quelques principes de la pratique Vipassana.

« La méditation Vipassana nous entraîne à être éveillé à tout ce que notre esprit touche. Notre esprit est comme un miroir parfait, il reflète la chose qui est devant lui. »
« Soyons prudent quand nous déposons quelque chose devant le miroir de notre esprit, parce que nous devenons cette chose. »


1. Les trois facteurs de développement de Vipassana.
Les pratiques de méditation ont d'abord pour objectif de développer une vision claire et profonde. Pour cela il vous sera demandé de pratiquer la vigilance sans relâche et de comprendre ce qui se passe d'instant en instant.

Mais il faudrait d'abord parler des trois facteurs essentiels au développement de cette vision claire et profonde.
1.1. La persévérance : persévérer veut dire appliquer les principes de la méditation à tout ce qui se lève dans la conscience. Lors des sessions d'assise en silence nous avons parfois la sensation de brûler physiquement et psychologiquement. Nous avons parfois la sensation que nous sommes mal assis, que nous avons mal à notre dos ou à nos articulations ou encore nous avons des sensations de brûlure à l'estomac. Ces phénomènes sont très courant dans la pratique Vipassana. Les démangeaisons sont une autre sensation tout aussi courante. Ou bien nous avons la sensation qu'il y a des fourmis qui nous courent le long de notre dos ou sur notre crâne. Ces sensations indiquent que les tensions se relâchent dans le corps, dans le c½ur ou dans le mental.

Cette pratique doit être constante et dépourvue de but. Nous restons tranquillement assis et nous sommes vigilants et nous observons ce qui se passe. Nous laissons les choses arriver selon leur gré et nous maintenons notre pratique de façon continuelle et ininterrompue du matin jusqu'au soir. La persévérance est indispensable si nous voulons que la méditation porte ses fruits. Si nous pratiquons sans relâche elle devient un élément naturel de notre vie. Nous vivrons constamment dans un esprit de méditation.

1.2. Le second facteur est la pleine conscience ou vigilance en soi : « Soyez vigilant sans relâche et voyez le monde comme étant vacuité » était le conseil du Bouddha. Cela signifie que nous devons être constamment en éveil et attentif à tout. Tout ce qui se rapporte à la vie : les être humains, les choses, l'environnement, les sensations, les émotions, les pensées, la conscience. L'attention (la pleine conscience) est le facteur principal de développement de la vision claire et profonde et de la libération. Cette libération atteinte au moyen de la vision claire et profonde est appelée liberté acquise par la sagesse intuitive. Il y a deux manières d'atteindre la libération : la première est de pratiquer la quiétude après avoir atteint le contrôle mental. La deuxième est de pratiquer la pleine conscience, l'observation du mental.

1.3. Le troisième facteur est la claire connaissance, la pleine connaissance, la compréhension. La clarté vient avec la vigilance. Il n'y a pas besoin de clarifier notre mental. Contentons-nous d'être vigilant et être présent à tout ce qui se passe. Lorsqu'il n'y a pas de clarté, le doute surgit. Dans ce cas nous devons travailler autour du doute et lui donner notre pleine attention. L'attention devient une énergie puissante en se concentrant et elle a le pouvoir de dissiper le doute.

La vigilance structure notre vie, elle crée en nous une discipline de l'attention et elle engend la connaissance. Le doute et les incertitudes se dissiperont. C'est quoi le doute ? C'est quand nous n'avons pas la compréhension et la vision immédiate et pleine de la réalité. C'est le contraire de la certitude. Avec la claire connaissance, nous n'avons plus besoin de chercher une confirmation venant de l'extérieur puisque notre mental est clair et le doute ne nous atteint plus. Nous sommes l'unique et l'ultime autorité. Le besoin de confirmation n'est plus nécessaire.


2. Les pratiques de pleine conscience.
2.1. La pleine conscience du corps est un des premières pratiques de pleine conscience proposées par le Bouddha. Nous portons notre attention à ses activités et à ses fonctions. Nous observons et essayons de comprendre la nature de l'émergence des choses et leurs disparitions. Nous pouvons reconnaître ce shéma dans tout ce qui se passe autour de nous. Nous comprenons le processus de la naissance, de la croissance, de la maturité et du déclin. L'émergence des choses et leur disparition vont nous emmener à réfléchir sur une autre notion importante dans le Bouddhisme : l'impermanence.

2.1.1. Tant que nous sommes vivant la respiration est disponible, c'est une des raisons pourquoi elle a été choisie comme support pour la pratique de la méditation. Le premier exercice porte donc la pleine conscience de la respiration. Il est fondamental d'observer le mouvement d'entrée et de sortie de l'air. Pourquoi respirons-nous ? Pourquoi ce processus se poursuit jusqu'à l'instant de la mort ? Nous découvrons que nous sommes attaché à la vie, et que l'attachement fait partie intégrante de la vie. L'attachement à la continuité, à l'existence et à sa perpétuation. Sans attachement, la vie ne pourrait pas se maintenir. Il y a une énergie qui se déploie en dessous des apparences et qui maintient la vitalité de la vie. Sous-jacente à la vie, il y a la respiration et sa continuité. Pour que la respiration soit possible, de nombreuses choses doivent aussi exister : les sensations, les mouvements du corps, le travail des muscles de la cage thoracique, l'espace.

2.1.2. Le deuxième exercice de pleine conscience corporelle porte sur les postures. En marche, en position assise, debout, et couchée sont les quatre positions principales du corps. Notre pratique consiste à être conscient, instant après instant, dans quelle position se trouve le corps. Nous acquérons ainsi la pleine conscience de toutes nos attitudes corporelles. Nous voyons si le corps est en équilibre ou pas, nous voyons son inscription dans le milieu environnant, nous sommes conscients de son contact avec le sol.

En étant relié profondément à notre corps, nous découvrons que notre corps est toujours en contact avec quelque chose. Et que les sensations dans le corps proviennent de ces contacts. Contacts avec le soleil, le vent, l'espace, l'air, la chaleur, le froid ... Nous acquérons une compréhension des besoins du corps du fait que nous sommes présents à chacun de ses aspects. Nous savons quelle position est confortable pour notre corps et quelle autre engend de la douleur. Apprenons à l'écouter ce corps et observons tout cela.

2.1.3. Le troisième exercice porte sur les activités du corps (gestes, mouvements, mimiques, sourires, grimaces, éternuements, etc...) Quand nous prenons une douche, essayons de comprendre pourquoi nous aimons l'écoulement du jet d'eau sur notre corps. Soyons attentif à ce qui se passe dans le mental par rapport au corps. En ayant une activité ou une autre, observons le déroulement, la raison qui nous pousse à entamer cette activité. Observons le désir en jeu et même au-delà du désir.
Soyons présent à chacune de nos activités, quand nous mangeons, buvons, conduisons notre voiture, nous lavons, nous couchons. A l'heure du repas, observons-nous regardant la nourriture, la portant à notre bouche, la mâchant, goûtant sa texture, savourant son bon goût puis l'avalant dans notre estomac. C'est ce qui nous permet d'acquérir une connaissance claire de tout ce que nous faisons.

En nous entraînant de la sorte nous devenons de plus en plus conscient de ce que nous faisons. Et comme les activités corporelles sont très nombreuses, nous avons l'opportunité de nous exercer constamment durant la journée.

2.1.4. Le quatrième exercice porte sur la mort et la décomposition du corps. Cet exercice nous familiarise avec la mort et comme la mort fait partie de la vie, cet exercice va nous permettre de mieux comprendre un des moments clés de notre histoire et mieux l'affronter à l'instant où elle viendra à nous ou à un de nos proches. Nous remarquerons que le processus de mort est sans cesse présent dans le corps, des cellules meurent sans cesse et sont remplacées, nos cheveux tombent et d'autres repoussent. La mort permet à la vie de se manifester.

2.1.5. Le cinquième et dernier exercice porte sur l'observation des différentes parties du corps. Nous devons les passer en revue, de la tête à la pointe des pieds (scannage du corps). Commençons par les cheveux, les yeux, les oreilles, la bouche, le menton. Puis le cou, les épaules, la poitrine, les bras, etc. Essayons de sentir chaque partie de notre corps. Gardons notre attention plus longtemps sur les points de tension. Cette méditation nous apprendra beaucoup de choses sur notre corps. En Asie du Sud-Est, on a l'habitude de penser que le corps est composé de quatre éléments de base : terre, eau, air, feu. En observant la présence de ces quatre éléments à l'intérieur comme à l'extérieur de notre corps, nous aurons une idée plus précise de la relation d'interdépendance entre notre corps et l'univers. Nous comprenons cet enseignement du Bouddha : l'être humain est fait de tous les éléments non-humains, c'est pourquoi pour le protéger, nous devons protéger la nature. C'est l'écologie profonde.

2.2. La pleine conscience des sentiments et sensations.
Deux termes pali sont liés à la pratique Vipassana. Le premier est sati la pure attention, la pleine conscience. Le deuxième terme est anupassana fait référence à la capacité d'observer, de regarder, de porter une pleine conscience sans faille sur ce qui se passe.

Entraînons-nous à développer ces deux facteurs pour eux-mêmes, sans but, ici et maintenant. Ce qui nous aide à avoir une vision claire et profonde. Dans la pratique Vipassana, connaître est essentiel. Lorsque nous entrons en contact avec un sentiment ou une sensation, nous devons apprendre à le connaître. La pratique de l'observation affine nos sens de la perception et nos perceptions se rapprocheront de nos sentiments. Habituellement l'être humain préfère se lancer dans l'activité mentale, le raisonnement, le jugement hâtif et s'éloigne de ses sensations et sentiments. Quand nous étions encore enfant, nos parents nous ont éduqué à ne pas exprimer nos sentiments (Nicolas ! Dis bonjour à la Madame.- Non, je n'aime pas dire bonjour !- Sois poli, dis bonjour à la Madame ! ), ce qui nous empêche d'être authentique, une fois devenu adulte. Des conflits surgiront en nous justement à cause de cette répression.

Nos difficultés d'expression proviennent souvent de notre éducation. Il est important de se reconnecter à nos sentiments et sensations ainsi qu'à nos expériences, même s'ils sont désagréables. La pratique est de les expérimenter le plus pleinement possible. Pas de remises à plus tard, pas de répressions, pas d'esquives. Tout devient net et réel.

La méditation nous apprend à être réel. Découvrons-nous comment nous perdons contact avec la réalité. Si nous nous conformons à l'idée de la réalité, cela n'arrangera rien et ne peut que nous déformer davantage. Nos sentiments ont beaucoup à nous apprendre. Ils sont le résultat d'une réaction des sens aux événements de la vie. Cette réaction se produit continuellement..

Il existe une autre qualité de sentiment appelé sentiment intuitif ou intuition, bien plus profonde et étrangère au processus réactif. Ce sentiment est fiable, il surgit des profondeurs de notre être. Si nous sommes centrés sur nous-même, notre sentiment intuitif devance le processus réactif et nous donne un renseignement fiable, une vision globale sur la personne ou l'événement en face de nous. Notre croissance et notre épanouissement dépendent de beaucoup de notre capacité à être attentif à nos sentiments au plan réactif comme au plan intuitif.

En pratiquant Vipassana, si nous ressentons de l'inconfort dans notre posture assise, nous restons en contact avec lui sans changer de position corporelle. Nous essayons de voir ce qui ne va pas et comment l'inconfort est né. Nous prenons conscience de notre corps, de sa posture, du sentiment d'inconfort. L'ayant vu tel qu'il est, nous saurons quoi faire : nous verrons les causes profondes de notre situation et pourrons agir en conséquence. Nous laissons notre action se faire suivant notre vision immédiate de la situation. Ainsi les réactions se feront de plus en plus rares ; nous agirons davantage en fonction de ce que nous voyons (de notre compréhension).

L'affliction est une activité mentale : quand elle apparaît, nous devons en fouiller toute la structure, ce qu'habituellement nous évitons de faire. En fait, nous devons nous laisser aller à l'expérience de l'affliction, voir de quoi elle est faite, si elle est en rapport avec autre chose dans notre vie. En vivant nos sentiments, nous les purifions. Nous devons les laisser arriver pleinement à notre conscience et les laisser s'exprimer – ainsi il n'y a ni répression, ni domination. Nous n'essayons pas de provoquer l'expression – nous la laissons se faire d'elle-même. Nous nous fions à notre sagesse et à celle de notre corps et de nos sentiments. Ils savent d'eux-mêmes que faire et comment s'exprimer. Maintenons-nous dans la vigilance et n'essayons pas de fuir nos sentiments. Ainsi, peu à peu, nous transcendons tous les types de sentiments, nous sommes en mesure de les accepter, les prenant à leur juste valeur, ce qui leur enlève toute force pour nous faire souffrir ou nous submerger.

Nous sommes libres dans nos relations avec nos sentiments. Mais pour en arriver là, nous devons les affronter et les expérimenter. La liberté relationnelle émane de la compréhension et de l'acceptation.. Si nous savons accepter les choses et les gens tels qu'ils sont, nous évitons la souffrance. S'il y a souffrance, c'est parce que nous sommes attachés à des idées et à des normes et que nous voulons tout faire entrer dans nos schémas préconçus. Lorsque les événements ne se dérouleront pas comme nous voulons, lorsque les choses ne vont pas comme nous souhaitons, nous souffrons. En fait, c'est nous-même qui créons nos souffrances. En observant comment surgissent nos problèmes, nos difficultés et nos souffrances, c'est toujours vers nous-même que nous devons nous tourner. Ils doivent devenir les objets de notre attention.

A mesure que nous devenons plus conscients de la manière dont nous accomplissons les choses, dont nous nous comportons, notre pouvoir d'affronter les situations augmente. Nous avons plus d'énergie, plus de choix, plus de clarté : une compréhension plus nette, une attention plus profonde. Tout progresse dans le sens des profondeurs de notre être.

Il n'est pas besoin de chercher sur quel objet méditer dans la pratique Vipassana. C'est toujours eux qui doivent venir à nous. Contentons-nous d'être assis à ne rien faire, de rester attentif et en observation. Mais ne soyons pas en état d'attente, à attendre que se présente une expérience. Les choses viennent à nous lorsque nous sommes ouvert à tout dans distinction. Maintenons-nous dans l'état d'ouverture, de vigilance et d'attention. C'est très simple. Il est inutile de vouloir retenir quoi que ce soit, quelques objets que ce soit. Lorsque la distraction met un terme à notre vigilance, qu'elle n'est plus, retrouvons-la. Elle est de nouveau là. Apprenons à saisir le présent immédiat. Cette capacité est action créatrice.



2.3. La pleine conscience au mental et à ses états.
Le troisième principe de la méditation Vipassana a pour nom cittanupassana (vigilance par rapport à l'esprit et aux états mentaux y compris les émotions) Dans le Bouddhadharma le mot citta recouvre un vaste champ de signification. Il signifie, entre autres, conscience. Parfois il est traduit par mental et conscience. Son sens littéral est pensée, imaginaire, accumulation et création de choses merveilleuses. Citta s'exprime dans toutes les merveilleuses créations de l'esprit. L'on peut avoir l'esprit scientifique, juridique, religieux, artistique ou sportif.

Vipassana a donc pour objectif de comprendre le fonctionnement du mental, de l'esprit. Voir le mental, ses états et ses conditions. Nous devons toutes les comprendre. La question n'est pas de contrôler le mental mais de l'observer. L'observation du mental est un aspect essentiel de la méditation Vipassana.

Si nous donnons au mot citta le sens de mental et de conscience, nous pourrons penser « activité ». Activité, au sens où il imagine, pense, se rappelle et accumule, spécule, forme des idées (voir le texte « Les 4 couches de consciences » du vénérable Thich Nhat Hanh, traduit du vietnamien et de l'anglais par Nguyen Van Thong) C'est pour cela que nous ne pouvons pas faire confiance au « soi » qui n'est qu'un état de conscience subjective. Les états de conscience (formations mentales) sont multiples et ils apparaissent les uns après les autres. L'émergence sans fin d'états de conscience est ce qui nous donne le sentiment que le soi est permanent. Nous nous identifions à ce sentiment, créant ainsi une identité immuable à laquelle nous pouvons nous agripper.

La conscience est ce qui nous permet de connaître, de percevoir les objets, les événements, les situations. Dès qu'un de nos sens entre en contact avec un objet, il y a conscience. Reconnaissons la présence des trois éléments : organe de sens, objet et conscience. La conscience est toujours là quand il y a contact entre les sens et les objets. Si nous observons la manière dont nous percevons, entendons, sentons, touchons, goûtons ou comment nous pensons, nous comprenons la fonction du mental, la présence de la conscience. Le mental ne peut fonctionner indépendamment du corps ; les processus mentaux ne peuvent se dérouler indépendamment des processus physiques. Le mental doit fonctionner de pair avec le corps. Les facultés des sens appartiennent au corps alors que la conscience appartient au mental.

Lorsque nous observons des arbres, des bâtiments, des personnes, soyons conscient de nos perceptions. Nous nous apercevrons que le mot citta ne se rapporte pas seulement au mental (comme activité) mais aussi aux contenus de la conscience.

En comprenant la conscience, nous comprenons également le contenu ou l'état de la conscience. La conscience ne peut se manifester sans qu'il y ait état ou contenu. Par conséquent nous ne pouvons pas vraiment séparer la conscience de ses états. Nous devons nous pencher sur les états qui se lèvent avec la conscience.

La conscience naît avec l'avidité, le désir, la haine, le ressentiment, la confusion, la compassion, la compréhension, l'amour et bien d'autres états encore. Si nous observons notre mental sous cet angle, nous le comprendrons mieux. Chaque fois que nous sommes conscient d'un objet et que nous voyons le contenu de notre conscience, nous comprenons mieux le mental.

Grâce à l'observation du mental, notamment dans la méditation, nous arrivons à voir ce qu'est l'état de conscience. Il y a la clarté, l'éveil, la réflexion, l'investigation, l'observation en détail d'un processus avec un esprit clair, la vision des états qui se succèdent dans la conscience ; il y a la joie, la stabilité intérieure, l'extase. Il est important de connaître clairement l'état qui surgit avec chaque fait de conscience. Si le mental est distrait ou agité, nous le voyons tel qu'il est. Si le mental se transforme, nous le voyons tel qu'il est à cet instant-là. Il ne faut nous identifier à aucun état particulier, mais les voir tous tels qu'ils sont. Nous faisons l'expérience des états de conscience mais sans nous y identifier.

La méditation Vipassana est la voie du déconditionnement, nous y apprenons à connaître nos conditions et à vivre notre conditionnement. Ce conditionnement comprend des éléments de culture et d'éducation. Cette dernière forme de conditionnement est notre karma. Nous l'appelons également samkhâra, le conditionnement avec lequel nous naissons et dont nous devons le transformer. Nous devons déposer notre fardeau, défaire nos liens. La méditation est un moyen de mettre fin au karma. Il nous faut voir notre karma et le vivre. Tout karma produit un résultat, c'est inévitable. Nous pouvons aller jusqu'au bout du monde mais le karma nous suivra toujours. Si nous ne récoltons pas les fruits du karma dans la vie courante, ils peuvent se présenter à nous dans notre méditation afin que nous en fassions l'expérience. D'où l'importance de faire l'expérience de tout ce qui surgit, d'instant en instant. Soyons dans l'instant opportun. En fait, être dans les instants à mesure qu'ils arrivent, voilà ce qui est juste. 
VIPASSANA, L'EVEIL CONSTANT DE L'ATTENTION
                      Photo: Ecorces. Collection de l'auteur
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Tags : Vipassana, Thich Nhat Hanh, Dhiravamsa, Jack Kornfield, David Brazier
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#Posté le samedi 07 avril 2018 16:54

Modifié le lundi 09 avril 2018 18:18

MANGER UNE ORANGE EN PLEINE CONSCIENCE.

MANGER UNE ORANGE EN PLEINE CONSCIENCE.
 
                                              Photo: Yves et Anne à la cuisine. Village des Pruniers. 






VOUS ETES UN MIRACLE
Quand j'ai une orange, j'aimerais manger cette orange comme un acte de méditation. Je la tiens dans la paume de ma main et je la regarde. J'ai du temps pour la regarder avec pleine conscience. "J'inspire, il y a une orange dans ma main gauche, j'expire, je souris à mon orange". Vous êtes réellement là dans l'ici et le maintenant pour pouvoir reconnaître l'orange. Pour moi, une orange n'est rien de moins qu'un miracle. Avec vos yeux spirituels vous pouvez voir une orange fleurir
Vous pouvez voir le soleil et la pluie traversant la fleur d'orange. Vous pouvez voir la petite orange encore bien verte et vous pouvez voir l'oranger travailler avec le temps pour l'amener à la taille actuelle. Maintenant l'orange est entre mes mains. Je la regarde et lui souris et pour moi c'est quelque chose de miraculeux. Quand je respire avec pleine conscience, je reviens au moment présent, je vis vraiment et je suis moi-même un miracle.


Thich Nhat Hanh
 
 
 
 
 
 
 
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Tags : pleine conscience, manger en pleine conscience, orange, Thich Nhat Hanh, miracle, moment présent
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#Posté le dimanche 17 décembre 2006 15:39

Modifié le mardi 06 décembre 2016 14:14

COMPRENDRE ET AIMER, LES DEUX FACETTES D'UNE MÊME REALITE.

COMPRENDRE ET AIMER, LES DEUX FACETTES D'UNE MÊME REALITE.




L'instant d'aimer.
Par le vénérable Thich Nhat Hanh

Quels sont les liens entre amour et compréhension ? Il s'agit avant tout de bien s'entendre sur les termes : qu'est-ce qu'un véritable amour et comment y accéder ? Voici un enseignement du Vénérable Thich Nhat Hanh qui nous éclairera.





LA COMPRÉHENSION
La compréhension et l' amour ne sont pas deux choses distinctes mais une seule et même chose. Imaginez que votre fils se réveille un matin et s'aperçoive qu'il est déjà tard. Il décide de réveiller sa petite s½ur, afin qu'elle ait le temps de prendre son petit déjeuner avant de se rendre à l'école. Il se trouve qu' elle est de mauvaise humeur et qu'au lieu de dire : « Merci de m'avoir réveillée », elle dit : « Tais-toi ! Laisse-moi tranquille ! » et lui donne un coup. Il va probablement se fâcher, pensant : « Je l'ai gentiment réveillée. Pourquoi donc m'a-t-elle frappé ? » . Il aura peut-être envie de venir dans la cuisine vous en parler, ou même de lui rendre son coup. Mais alors il se souvient que sa s½ur a beaucoup toussé pendant la nuit et il se dit qu'elle doit être malade. Elle s'est peut-être comportée ainsi à cause de cela. A ce moment précis, il comprend et n'est plus fâché du tout. Lorsque vous comprenez, vous ne pouvez vous empêcher d'aimer. Vous ne pouvez plus vous fâcher. Pour développer la compréhension, il faut vous exercer à regarder tous les êtres vivants avec les yeux de la compassion. Comprenant, vous ne pouvez pas vous empêcher d'aimer et, aimant, vous agissez naturellement de manière à soulager la souffrance de l'autre.


L'AMOUR VRAI
Il nous faut vraiment comprendre la personne que l'on veut aimer. Si notre amour n'est que désir de possession, ce n'est pas de l'amour. Si nous ne pensons qu'à nous-mêmes, si nous ne reconnaissons que nos propres besoins et ignorons ceux de l'autre, nous ne pouvons aimer. Nous devons regarder profondément afin de voir et comprendre les besoins, les aspirations et la souffrance de la personne qu'on dit aimer. C'est cela le fondement du véritable amour. Il est impossible de ne pas aimer quelqu'un qu'on comprend vraiment. De temps à autre, asseyez-vous près de l'être aimé, prenez sa main et demandez : « Mon amour, est-ce que je te comprends assez ? Ou est-ce que je te fais souffrir ? Je te prie de me le dire afin que je puisse apprendre à t'aimer de façon juste. Je ne veux pas te faire souffrir et si je le fais à cause de mon ignorance, je te prie de me le dire afin que je puisse t'aimer mieux et que tu sois heureuse. » Si vous dites cela sur un ton qui transmette une véritable ouverture à la compréhension, l'autre se mettra peut-être à pleurer. C'est bon signe, car cela signifie que la porte de la compréhension s'ouvre et que tout sera à nouveau possible.

Un père peut ne pas avoir le temps ou ne pas être assez courageux pour poser une telle question à son fils. Alors l'amour entre eux n'aura pas la complétude qu'il pourrait avoir. Nous avons besoin de courage pour poser ces questions et si nous ne les posons pas, plus nous croyons aimer plus nous risquons de détruire ceux que nous essayons d'aimer. Le véritable amour a besoin de compréhension. Avec la compréhension, l'être aimé s'épanouira sans aucun doute.


MÉDITATION SUR LA COMPASSION
L'amour est un état d'esprit qui apporte paix, joie et bonheur. La compassion est un état d'esprit qui ôte à l'autre sa souffrance. Chacun de nous porte en soi les graines d'amour et de compassion et peut développer les merveilleuses sources de leur énergie. Nous pouvons nourrir l'amour inconditionnel, qui n'attend rien en retour et donc ne génère ni anxiété ni souffrance.

L'essence de l'amour et de la compassion est la compréhension, la capacité de reconnaître les souffrances physiques, matérielles et psychologiques d'autrui, de nous mettre dans la peau de l'autre. Nous pénétrons son corps, ses sentiments et ses formations mentales et ressentons en nous sa souffrance. L'observation extérieure creuse, faite en étranger, ne suffit pas à la déceler. Nous devons ne faire qu'un avec l'objet de notre observation. Étant en contact avec la souffrance d'autrui il naît en nous un sentiment de compassion. Être compatissant veut littéralement dire souffrir avec.

Nous commençons par choisir comme objet de méditation une personne soumise à des souffrances physiques ou matérielles, quelqu'un qui est faible et facilement malade, pauvre ou opprimé, ou sans protection. Ce type de souffrance est facilement décelable. Ensuite nous pouvons nous exercer à rentrer en contact avec des formes de souffrances plus subtiles. Ces personnes ne peuvent pas du tout avoir l'air de souffrir, mais nous pouvons remarquer chez elles des souffrances ayant laissé des traces cachées. Ceux qui possèdent matériellement plus que le nécessaire souffrent également. Nous regardons en profondeur la personne qui est l'objet de la méditation sur la compassion, pendant la méditation assise et après, étant réellement en contact avec elle. Nous devons nous accorder suffisamment de temps pour arriver à un contact vraiment profond avec sa souffrance et poursuivre l'observation jusqu'à ce que la compassion naisse et se répande en notre être.

Le fruit de ce type d'observation profonde, de méditation, se transformce tout naturellement en action. Nous ne nous contenterons pas de dire, « J'aime beaucoup cette personne », mais dirons aussi : « J'agirai de sorte qu'elle souffre moins. » Il n'y a d'esprit de compassion véritable que celui qui incite à soulager la souffrance d'autrui. Nous devons trouver des façons de nourrir et d'exprimer notre compassion. Quand nous entrons en contact avec quelqu'un, nos pensées et nos actes doivent véhiculer notre compassion, même si cette personne dit et fait des choses difficiles à accepter. Nous nous exerçons à la compassion jusqu'au moment où nous voyons clairement que notre amour pour l' autre ne dépend en rien de son amabilité. Si tel est le cas, nous savons que notre esprit de compassion est fort et authentique. Nous serons nous-mêmes plus à l'aise et la personne qui a été l'objet de notre méditation finira par en bénéficier. Sa souffrance diminuera lentement et sa vie, grâce à notre compassion, sera progressivement plus radieuse et plus joyeuse.

Nous pouvons également méditer sur la souffrance de ceux qui nous font souffrir. Quiconque fait souffrir souffre indubitablement aussi. Il suffit que nous soyons attentif à notre respiration et que nous regardions profondément pour que la souffrance de quelqu'un nous devienne perceptible. Ses difficultés et ses peines peuvcnt avoir été engendrées en partie par la maladresse de ses parents alors qu'il était enfant. Mais ses parents peuvent à leur tour avoir été victimes de leurs propres parents ; la souffrance s'est transmise de génération en génération et s'est finalement incarnée en lui. Si nous percevons ce processus, nous ne lui reprocherons plus de nous faire souffrir, ayant compris que lui aussi est une victime. Regarder profondément donne la compréhension. Et une fois comprises les raisons pour lesquelles il s'est mal comporté, notre ressentiment disparaîtra et nous aspirerons à le voir souffrir moins. Nous nous sentirons calmes et légers et nous sourirons. L'autre n'a pas besoin d'être présent pour la réconciliation avec nous-mêmes. Le fait de regarder en profondeur suffit à l'engendrer. Et le problème cesse aussitôt d'exister. Un jour ou l'autre cette personne découvrira notre attitude et partagera le pouvoir régénérateur du flot d'amour qui s'épanche de notre c½ur.

L'esprit d'amour apporte paix, joie et bonheur à nous-mêmes et à autrui ; l'observation attentive est l'élément qui nourrit l'arbre de la compréhension dont les plus belles fleurs sont l'amour et la compassion. Pour réaliser l'esprit d'amour nous devons aller vers la personne qui a fait l'objet de notre observation, de sorte qu'il ne reste pas seulement un fruit de notre imagination mais devienne source d'énergie capable d'abreuver le monde. Méditer sur l'amour ce n'est pas se contenter de rester assis sans bouger à visualiser notre amour qui se répand dans l'espace, comme des ondes sonores et lumineuses. De même que le son et la lumière pénètrent partout, ainsi le font l'amour et la compassion. Mais si notre amour est purement imaginaire, il y a peu de chance qu'il ait quelque réel pouvoir. C'est dans la vie quotidienne même et le contact réel avec autrui que nous pouvons tester l'esprit d'amour, savoir s'il existe vraiment et évaluer son degré de stabilité. L'amour réel est visible dans notre vie courante, dans notre comportement vis-à-vis d'autrui et du monde. L'amour prend sa source profondément en nous et nous pouvons aider autrui à être très heureux. Une parole, un acte ou une pensée ont le pouvoir de réduire la souffrance de quelqu'un et lui donner la joie. Une parole peut apporter réconfort et confiance, détruire le doute, éviter à quelqu'un de commettre une erreur, résoudre un conflit ou ouvrir la porte de la libération. Un geste peut sauver la vie de quelqu'un ou lui permettre de saisir une occasion rare. Et il en est de même d'une seule pensée, car toute pensée conduit à parler et à agir. Si l'amour est dans notre c½ur, chaque pensée parole ou acte peut opérer un prodige. La compréhension étant le fondement même de l'amour, les paroles et les actions qui en procèdent sont toujours d'une grande aide.


LE SOLEIL MON COEUR
Nous savons que si notre c½ur s'arrête de battre la vie cessera d'y couler, donc nous le choyons. Mais nous prenons rarement le temps de regarder que d'autres éléments, mais extérieurs, sont également essentiels à notre survie. Voyez l'immense source lumineuse appelée soleil. S'il cessait de luire, notre vie cesserait elle aussi, le soleil est donc un deuxième c½ur pour nous, mais extérieur à notre corps. Ce c½ur immense apporte la chaleur nécessaire à toute vie sur terre ; sans lui rien ne pourrait exister. Les plantes vivent grâce au soleil. Leurs feuilles absorbent son énergie, comme le dioxyde de carbone de l'air, pour nourrir l'arbre, la fleur, le plancton. Et les plantes rendent possible la vie humaine et animale. Tous - nous, les êtres humains, les animaux et les plantes - consommons de la lumière solaire, directement ou indirectement. Il serait trop long de décrire tous les effets du soleil, ce grand c½ur à l' extérieur du corps de l'homme. Notre corps n'est pas seulement la forme délimitée par la peau. Il est bien plus vaste. Il inclut même la couche d'air autour de notre planète ; car si l'atmosphère disparaissait rien que pour un instant, notre vie prendrait fin. Chaque phénomène dans l'univers nous concerne, du caillou au fond de l'océan jusqu'au mouvement des galaxies, distantes de la Terre de millions d'années lumière. Walt Whitman a écrit « Je pense qu'un brin d'herbe ne compte pas moins que le labeur des étoiles... ». Ce n'est pas là de la philosophie. Ces mots sont nés au tréfonds de son âme. Il a dit aussi : « Je suis vaste, je contiens des multitudes. »


NOURRIR LA VIGILANCE
Assis à table et voyant notre assiette pleine de nourriture qui sent bon, appétissante, nous pouvons nourrir notre conscience de l'amère douleur de ceux qui ont faim. Quarante mille enfants meurent chaque jour de faim et de carence d'éléments nutritifs. Chaque jour. Ce chiffre nous choque chaque fois que nous l'entendons. Regardant profondément dans notre assiette, nous pouvons « voir » notre mère, la Terre, les paysans et la tragédie de la faim et de la malnutrition.

Nous qui vivons en Amérique du Nord ou en Europe, nous sommes habitués à manger des céréales et autres aliments importés du Tiers-Monde, le café de la Colombie, le chocolat du Ghana ou le riz aromatique de Thaïlande. Nous devons savoir que les enfants de ces pays-là, hormis ceux des familles riches, ne voient jamais ces produits chez eux. Ils ne mangent que des produits de second ordre, les plus délicieux étant réservés à l'exportation pour faire rentrer des devises. Il y a même des parents qui, n'ayant pas les moyens de nourrir leurs enfants, doivent se résigner à les vendre comme domestiques à des familles qui, elles, ont de quoi les nourrir. Avant les repas, nous pouvons joindre les paumes des mains dans un geste de pleine conscience et penser aux enfants qui n'ont pas de quoi manger. Ce geste nous aide à nous maintenir conscient de notre chance, et peut-être un jour trouverons-nous des moyens pour contribuer à changer le système d'injustice qui règne dans le monde. Dans nombre de familles de réfugiés, un enfant lève son bol de riz et dit plus ou moins ceci :
« Aujourd'hui, sur la table, il y a beaucoup de mets délicieux. Je suis reconnaissant d'être ici avec ma famille à pouvoir les apprécier. Je sais qu'il existe tellement d'enfants moins chanceux qui ont très faim ». Étant un réfugié, il sait, par exemple, que la plupart des enfants thaïs n'ont jamais l'occasion de contempler ce bon riz qui pousse dans leur pays et qu'il est sur le point de manger. Il est difficile d'expliquer aux enfants des pays « sur-développés » que dans le monde beaucoup d'enfants sont privés d'une nourriture si belle et si nourrissante. Avoir conscience de ce fait suffit à dépasser nombre de nos souffrances psychiques. Notre méditation peut finalement nous permettre de voir la nature de l'aide à apporter à ceux qui sont tellement démunis.


L'ÉCOLOGIE DE L'ESPRIT
Nous avons besoin d'harmonie, de paix. La paix est fondée sur le respect de la vie, la vénération profonde de la vie. Mais outre la vie humaine, nous devons respecter la vie animale, végétale et minérale. Les rochers peuvent être dotés de vie. On peut détruire aussi la Terre. La dégradation de notre santé est liée à la destruction du monde minéral. La manière de cultiver la terre, le traitement des ordures, tout cela est inter-relié.

L'écologie doit être profonde, et non seulement profonde, mais universelle, car ce sont les consciences qui sont polluées. La télévision, par exemple, nous pollue et pollue nos enfants. Elle sème des graines de violence et d'inquiétude dans l'esprit de nos enfants et dégrade leur conscience, de la même manière que les produits chimiques et les arbres que l'on coupe détruisent l'environnement. Nous devons protéger l'écologie de l'esprit, sinon la violence et l'insouciance dans ce domaine continueront à déborder dans bien des domaines de la vie.


LA RÉCONCILIATION
Que faire quand nous avons blessé quelqu'un qui nous considère maintenant comme son ennemi ? La personne peut appartenir à notre famille, à notre communauté ou à un autre pays. Je pense que vous connaissez la réponse. Il faut commencer par prendre le temps de dire : « Je suis désolé, je t'ai peiné par ignorance, par manque d'attention, ou d'adresse. Je ferai de mon mieux pour changer, je n'ose rien te dire de plus. ». Il arrive que nous n'ayons pas l'intention de peiner quelqu'un, que nous le fassions par manque d'attention ou de maladresse. Il est important que nous soyons vigilants dans la vie quotidienne, de prononcer des paroles qui ne blessent pas. Il faut ensuite tenter de faire monter en nous le meilleur de nous même, la fleur ; de nous transformer. C'est le seul moyen de prouver la sincérité de vos paroles. Quand vous serez régénéré, devenu agréable, l'autre ne tardera pas à le remarquer. Par la suite, chaque fois que vous aurez l'occasion de l'approcher, vous viendrez à lui comme fleur et il notera tout de suite que vous avez beaucoup changé. Peut-être ne sera-t-il même pas utile que vous parliez. Vous voir ainsi lui suffira, il vous acceptera et vous pardonnera. C'est « parler avec sa vie et pas seulement avec des mots » comme on dit. Lorsque vous commencez à voir la souffrance chez votre ennemi, c'est que votre vision s'est approfondie. Lorsque vous voyez en vous le désir que cette personne ne souffre plus, c'est signe de vrai amour. Mais prenez garde, on peut penser parfois être plus fort qu'on ne l'est vraiment. Pour éprouver votre force, allez à l'autre pour l'écouter et lui parler, vous saurez aussitôt si votre amour compatissant est authentique ou non. Vous avez besoin de l'autre pour le découvrir. Si vous vous contentez de méditer quelques principes abstraits comme la compréhension ou l'amour, ce peut-être seulement de la compréhension ou de l'amour imaginaires. Se réconcilier ne veut pas dire signer un traité hypocrite et cruel. La réconciliation s'oppose à toute forme d'ambition et ne prend aucun parti. La plupart d'entre nous choisissent leur camp en tout combat ou conflit. Nous distinguons entre le bien et le mal sur la base de preuves partielles ou d' ouï-dire. Pour agir l'indignation est nécessaire, mais une indignation, même justifiée et légitime, ne suffit pas. Notre monde compte suffisamment de gens prêts à se jeter dans l'action par indignation. Ce dont il a besoin c'est de personnes capables d'amour, qui ne choisissent pas leur camp et donc peuvent avoir une vision globale de la réalité.

Nous devons continuer à pratiquer la pleine conscience et la réconciliation jusqu'au jour où nous verrons en l'enfant décharné et squelettique d'Ouganda ou d'Éthiopie notre propre enfant, jusqu'au jour où la faim et la souffrance de toute espèce de vie seront devenues nôtres. Alors nous verrons tous les êtres avec les yeux de la compassion et nous pourrons véritablement oeuvrer à l'allégement de la souffrance.
 
 
 
 
 
COMPRENDRE ET AIMER, LES DEUX FACETTES D'UNE MÊME REALITE.
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Tags : Thich Nhat Hanh, aimer, comprendre, pleine conscience, réconciliation, amour, vigilance
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#Posté le mercredi 21 décembre 2005 12:53

Modifié le vendredi 21 octobre 2016 18:10

QUELQUES LIVRES A LIRE.

QUELQUES LIVRES A LIRE.

Un choix personnel et subjectif de livres qui m'ont aidé sur le chemin de la pratique:
 
 
Le charme discret de l'intestin. Giulia Enders. Ed. Actes Sud 2015
Plaidoyer pour un organe mal aimé. De plus en plus de scientifiques optent pour classer l'intestin comme un organe exceptionnel, un deuxième cerveau. En effet, plus qu'un tube digestif qui ne sert qu'à faire transiter et digérer la nourriture, notre intestin accomplit des prodiges, informe notre cerveau et influence nos humeurs.
 
Le drame de l'enfant doué. Alice Miller. Ed: PUF 1996.
Pourquoi tant d'adultes doués, qui réussissent dans la vie, souffrent-ils de se sentir étrangers à eux-mêmes, intérieurement vides ? Ses lecteurs sont encouragés à chercher les raisons de leur souffrance actuelle dans leur histoire, histoire du petit enfant qui ne devait vivre que pour les besoins de ses parents en ignorant ou niant ses propres besoins.
 

Oedipe toi-même ! Consultations d'un pédopsychiatre. Pr Marcel Rufo. Ed. Anne Carrière 2000. Le livre de poche
Faut-il dire toute la vérité aux enfants sur leurs origines ? Qu'est-ce que la rivalité fraternelle ? Comment se construit l'identité sexuelle ? Pourquoi s'invente-t-on un roman familial ? A quoi servent les symptômes et faut-il les guérir à tout prix ? ...
A toutes ces questions et à bien d'autres, Marcel Rufo apporte des réponses concrètes, fruit de trente-cinq ans de pratique de la pédopsychiatrie.

La guérison du coeur, au bout de nos épreuves, le bonheur ? Guy Corneau, psychanalyste québecquois. Ed. J'ai lu-Bien être/ Robert Laffont 2000. Guy Corneau nous montre en quoi la maladie nous donne une extraordinaire occasion, même si elle est douloureuse, de relire notre propre histoire et d'aller plus loin que la répétition permanente de nos misères et de nos handicaps. Au fil des pages, nous découvrons comment médecins, scientifiques, psychologues abordent aujourd'hui la question de la "vraie" guérison: celle qui s'attaque aux véritables racines du mal, en nous faisant revivre nos vieilles peurs, nos sensations d'abandon, notre angoisse de n'être pas aimés, pas reconnus ... Qu'y a-t-il au bout de la route ? Peut-être un mot tout simple: le bonheur ...

Dénouer les conflits par la communication non-violente. Marshall Rosenberg. Entretiens avec Gabriele Seils. Ed Jouvence. 2006 Marshall Rosenberg a inventé et développé la Communication NonViolente (CNV) grâce, entre autres, à une méditation approfondie des épreuves, souvent douloureuses, qui ont jalonné son existence... Rédigé par une journaliste, également médiatrice et formatrice en CNV, mais aussi femme blessée par ses propres conflits, ce livre est un long entretien au cours duquel Marshall Rosenberg parle de sa philosophie, aborde les relations amoureuses ou l'éducation des enfants, nous livre le secret de son incroyable énergie et nous invite à nous engager pour un monde plus vrai et plus humain.


Le poids des secrets de famille. Quand et comment en parler ? Evan Imber-Black. Ed J'ai Lu Bien être/Psychologie 1999. Quand faut-il garder un secret au sein d'une famille ? A qui revient-il de le révéler ? Quand en parler ? Comment faire en sorte que cela se passe bien ?
La simple décision de le taire ou de le partager peut suffire à faire la différence entre le bien-être et la souffrance. Car tous les secrets ne sont pas bons à dire, et nous avons tort de croire qu'il faut tout révéler, tout de suite. En effet, les secrets peuvent être destructeurs quand on en perd le contrôle, alors qu'en les maîtrisant, ils deviennent nourriciers.

J'ai mal à mes ancêtres, La psychogénéalogie aujourd'hui. Patrice van Eersel, Catherine Maillard. Ed. Albin Michel.2002
Sept entretiens avec des acteurs majeurs de ce mouvement : Pr Anne Ancelin Schützenberger qui s'est retrouvée sur la piste transgénérationnelle en butant sur d'"étranges maladies à répétition", Alexandro Jodorowsky qui se révèle avoir été l'un des premiers à redécouvrir l'importance de l'arbre des ancêtres, Bert Hellinger qui dit avoir été influencé par la culture zoulou dans l'invention des fameuses "constellations familiales", Didier Dumas, qui ouvre le transgénérationnel à la Bible et à des dimensions non occidentales: taoïsme, chamanisme, etc..., Chantal Rialland, qui affirme que chacun peut influer sur son destin en "choisissant sa famille", Serge Tisseron, qui focalise son attention sur les "secrets de famille" qui deviennent pathologiques, Vincent de Gaulejac, qui démontre que les arbres généalogiques se regroupent par grandes familles sociologiques.

Cette famille qui vit en nous. Guide pratique de psychogénéalogie. Chantal Rialland. Ed Marabout (Robert Laffont) 1994Nous avons tous une histoire. Une histoire de famille dont nous sommes un des maillons, pleine de personnages que nous connaissons bien, père, mère, grand-parents, frères ou soeurs; d'autres, dont nous ne savons pas grand-chose (ou rien) mais leur trace subsiste en nous, à travers des secrets, des non-dits, des allusions, transmis par nos parents. Cette mosaïque familiale a exercé sur nous une influence, que nous en ayons conscience ou non, et elle est souvent à la source de répétitions obstinées que nous constatons sans les comprendre.....

L'Intelligence du Coeur, Confiance en soi, créativité, aisance relationnelle, autonomie. Isabelle Filiozat. Marabout. JC Lattès 1997
Les émotions sont notre langage commun. Comment acquérir plus de confiance en soi, s'affirmer, écouter, comprendre les réactions d'autrui, résoudre les conflits, répondre à l'agressivité, développer son autonomie ?

Pour une métamorphose de l'esprit. Thich Nhat Hanh. Ed La Table Ronde. 2006. Comment trouver la joie, la libération, la paix ? "Quand nous comprenons le fonctionnement de l'esprit, la pratique devient facile" disait le grand maître zen Thuong Chiêu (12è s) C'est en saisissant la nature de la conscience que nous pouvons changer

Le Coeur de la Compréhension. Commentaires du Maître zen Thich Nhat Hanh.Traduction française de Francis Chauvet. Ed. Village des Pruniers 1990. Un voyage au coeur d'un des enseignements les plus importants du Bouddhisme, guidé par les commentaires éclairants du Maître zen Thich Nhat Hanh

La paix, un art, une pratique, une approche bouddhiste. Ed Centurion 1991
"Si nous sommes en paix avec nous-mêmes, si nous sommes heureux, nous pouvons sourire et nous épanouir et chacun, dans notre famille, dans la société tout entière, profitera de notre paix... C'est par notre aptitude à sourire, à respirer, à ETRE PAIX que nous pouvons amener la paix."

La sérénité de l'instant. Thich Nhat Hanh. Ed. Dangles 1992
Un livre accessible pour les débutants. Des explications claires et limpides sur comment pratiquer le bouddhisme zen vietnamien.

La plénitude de l'instant TNH. Dangles 1993
Un livre important pour les pratiquants débutants comme pour les pratiquants confirmés.

EspritScience. Dialogue orient-occident. Plusieurs auteurs dont la Dalaï Lama; Howard Gardner, Daniel Goleman, Herbet Benson, Robert Thurman. Ed Claire Lumière 1993
La question sur laquelle bouddhisme et science ont le plus à partager est celle de l'esprit: quelle est sa nature, quel est son mode de fonctionnement, quelle est sa "normalité" et comment l'atteindre ?

Bouddha vivant, Christ vivant. Thich Nhat Hanh. Albin Michel.
Notre maître jette un pont de compréhension entre ces deux courants spirituels. 
 

La respiration essentielle. TNH. Albin Michel 1996
Voici regroupés en un seul volume, ses commentaires de deux soutras historiques du Bouddha. Le premier concerne les techniques de respiration consciente qui permettent de métamorphoser notre rythme de vie et d'apaiser notre corps tout entier. Le second nous apprend à vivre pleinement le moment présent: notre rendez-vous avec la vie se situe en effet ici et maintenant, loin des milles pensées qui agitent sans trêve notre mental.

Le moine et le philosophe. Jean-François Revel et Matthieu Ricard. NIL Ed 1997
En quoi consiste exactement le bouddhisme ? Pourquoi fait-il aujourd'hui tant d'adeptes en Occident? Comment expliquer le succès d'une forme de sagesse à la fois si ancienne et si nouvelle ? Le père philosophe c'est Jean-François Revel, éditorialiste de l'hebdomadaire l'Express dans les années 70', le moine c'est Mathieu Ricard, un ex-scientifique biologiste, devenu l'interprète officiel en langue française du Dalai-lama. Un échange sans complaisance sur le Bouddhisme en Occident.

Sur les traces de Siddharta TNH. Lattès 1996
Un merveilleux conteur nous introduit de façon poétique dans le coeur de la vie de Siddharta Gautama. Une véritable source de renseignements sur la vie et l'enseignement de celui qu'on appelle le Bouddha.

Eveillez le Bouddha qui est en vous. Lama Surya Das. Robert Laffont 1998
Bouddhisme ... le mot évoque sagesse, karma, réincarnation, mais aussi monastère, Tibet, ascétisme...Or il ne faut plus ni partir vers les montagnes de l'Himalaya ni jeûner pendant des années pour atteindre une vie plus sereine et plus belle...

Vivre en pleine conscience. TNH. Terre du ciel 1997 Une petite centaine de pages A6 pour commenter sur la présence et l'amour.

L'esprit d'amour. TNH Lattès 199. La Boddhicitta est une vertu que cultive les pratiquants bouddhistes.

L'intelligence émotionnelle. Daniel Goleman. Robert Laffont, J'ai lu bien être, 1997
Notre destin est-il inscrit dans notre Q.I. ?...Il existe une autre forme d'intelligence, l'intelligence émotionnelle, que l'on peut stimuler et développer et cela dès l'enfance. Maîtrise de soi, persévérance, motivation, respect d'autrui sont autant de qualités qui permettent de réussir.... Un passionnant voyage au pays des émotions pour découvrir et exploiter en nous toute une palette de sentiments inexplorés.

Patience dans l'azur. Hubert Reeves. Seuil poche 1981
Conter l'histoire de l'univers depuis le Big Bang jusqu'à aujourd'hui, dans son effarante et admirable complexité, avec l'éclosion de la pensée qui a peu à peu permis que l'univers se réfléchisse et peut-être, s'éclaircisse dans la constitution de la conscience humaine...

La mélodie secrète .Trinh Xuan Thuan. Fayard 1988
J'ai découvert la sensibilité et la poésie d'un astrophysicien à travers ce livre qui raconte de façon merveilleuse notre belle histoire depuis le Big Bang jusqu'à nos jours.

Clés pour le zen. Thich Nhat Hanh. Lattès 1999
"La pluie du printemps arrose de la même façon toute plante et pourtant les branches fleuries peuvent être longues ou courtes"...C'est en ces termes imagés que le maître zen vietnamien et roi Tran Thai Tông illustre la nature du chemin spirituel dans l'un des 53 koans inédits présentés dans ce livre. Le zen se vit et ne s'imite pas. C'est pourquoi il est nécessaire de se familiariser avec ses principes et connaître les clés de son fonctionnement.

L'art du bonheur. Le Dalaï Lama et Howard Cutler.Robert Laffont 1999.
Le bonheur est accessible dans cette vie même et vous êtes vous-même l'auteur de cette bonne nouvelle, selon l'enseignement du bouddhisme.

Le coeur des enseignements du Bouddha. Thich Nhat Hanh. La Table Ronde 2000
Les enseignements du Bouddha sur la transformation et la guérison sont très profonds. Ils ne sont pas seulement théoriques, mais doivent être pratiqués dans notre vie quotidienne.

L'Infini dans la paume de la main. Matthieu Ricard et Trinh Xuan Thuan. NIL/Fayard 2000 Rencontre et échange entre un scientifique français devenu moine bouddhiste et un bouddhiste vietnamien devenu professeur d'astrophysique. La science et la spiritualité éclairent chacune à leur façon la vie des hommes.

Pour ne plus vivre sur la planète TAIRE. Jacques Salomé. L'art de communiquer pour une écologie relationnelle. A lire absolument pour ceux ou celles qui n'osent pas s'affirmer, qui ont peu d'estime de soi

Changer l'avenir. Pour une vie harmonieuse. Thich Nhat Hanh. Albin Michel -
Spiritualités 2000
. Eviter de sombrer dans l'abîme que représentent nos illusions et nos souffrances pour vivre une existence meilleure, tel est le message de Thich Nhat Hanh. Ses commentaires sur les 5 entraînements à la Pleine Conscience.

Bouddhisme et psychothérapie. David Brazier. JC Lattès 2000.
Ce livre ouvre une nouvelle perspective à la psychothérapie en exposant avec une grande clarté la psychologie bouddhiste. Le zen va droit à l'essence de l'être, c'est un chemin concret vers l'harmonie du coeur et de l'esprit dans lequel les psychothérapeutes peuvent trouver un matériel d'une grande richesse.

Cessez d'être gentil, soyez vrai. Thomas d'Ansembourg. Ed. de l'Homme 2001
Nous sommes souvent plus habiles à dire leurs quatre vérités aux autres qu'à leur exprimer de ce qui se passe en nous... Un ex-avocat belge devenu thérapeute nous montre comment mieux communiquer nos émotions.


La Colère. Transformer son énergie en sagesse. Thich Nhat Hanh. JC Lattès 2002 Il y a de cela vingt cinq siècle, le Bouddha découvrit que trois états sont à l'origine de notre malheur: l'ignorance, l'avidité et la colère.

Guérir le stress, l'anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse. David Servan-Schreiber, médecin, psychiatre. Pocket Laffont 2003 Depuis peu, les neurosciences et la psychologie ont connu un bouleversement radical. Notre cerveau "émotionnel" est bien plus que le vestige encombrant de notre passé animal: maître de notre corps et de nos passions, il est la source même de notre identité, des valeurs qui donnent sens à notre vie. Qu'il se dérègle un tant soi peu, et celle-ci part en lambeaux; qu'il soit en harmonie avec notre corps et nous devenons pleinement nous-mêmes ....

365 méditations quotidiennes pour éclairer votre vie . Dalaï Lama. Ed Presses de la Renaissance 2003. Le Dalaï Lama nous exhorte à développer le potentiel de bonté et d'amour que, dit-il sans hésiter, nous possédons tous. Il met constamment l'accent sur la "responsabilité universelle", la prise de conscience que chacun de nous, en tant que membre de la famille humaine, peut être un artisan de paix et un protecteur des êtres.

Plaidoyer pour le Bonheur. Matthieu Ricard. NIL éditions 2003
Nous aspirons tous au bonheur, mais comment le trouver, le retenir et même le définir ?
Matthieu Ricard apporte une réponse du bouddhisme: une réponse exigeante mais apaisante, optimiste et accessible à tous. Cesser de chercher à tout prix le bonheur à l'extérieur de nous, apprendre à regarder en nous-même mais à regarder un peu moins nous-même, nous familiariser avec une approche à la fois plus méditative et plus altruiste du monde...

Etre heureux ce n'est pas nécessairement confortable. Thomas d'Ansembourg; Ed de l'Homme 2004 Croire que pour être heureux, il faut se sentir bien tout le temps et mener la vie dont on a rêvé à tous points de vue, voilà une illusion qui empêche bien des gens de goûter pleinement les moments de bonheur qui jalonnent leur vie...

T'es toi quand tu parles. Jacques Salomé. Albin Michel pocket 1991.
Qui n'a jamais ressenti la difficulté de se dire et d'être entendu? Qui n'a jamais éprouvé le besoin de s'exprimer au plus près de ses ressentis et de ses émotions, en plein accord avec lui-même?. Jacques Salomé démontre qu'il est possible de constituer une "grammaire relationnelle" et résoudre un grand nombre de situations d'incommunication rencontrées au quotidien. Il nous donne les moyens de créer les conditions d'écoute adéquate pour établir des relations saines envers autrui, mettre en commun ses ressemblances et ses différences et répondre à nos besoins relationnels les plus vitaux.

Toucher la vie.Thich Nhat Hanh. Ed Dangles 2001
Dans la vie quotidienne, nous sommes très souvent perdus dans les pensées, les peurs, les regrets, les colères... Nous ne sommes plus disponibles pour accueillir la vie qui est là devant nous. La pratique de la Pleine Conscience permet de nous libérer de nos obsessions et de nous connecter au moment présent et d'en apprécier toute la texture. Ce livre est la transcription des enseignements donnés lors de la retraite francophone en 2001. Plusieurs enseignements importants sont offerts avec simplicité et accessibilité

Petite philosophie à l'usage des non-philosophes. Albert Jacquard. . Ed Camann- Levy. Le livre de poche.1997 Jamais, sans doute, les incertitudes de chacun devant la société et l'avenir personnel ou collectif n'ont été aussi fortes, les systèmes religieux ou idéologiques aussi fragilisés. Albert Jacquard s'intéresse ici aux principales questions de la vie.
 
 
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Tags : Livres, Jacques Salomé, Albert Jacquard, Thich Nhat Hanh, Matthieu Ricard, Isabelle Filiozat, Patrice van Eersel, Catherine Maillard, Marshall Rosenberg, Guy Corneau, Alice Miller, Marcel Rufo, Ann Ancelin, Daniel Goleman, Hubert Reeves, trinh Xuan Thuan, Davis Brazier, David Servan-Schreiber, Dalaï-lama, Evan Imber-Black, Giulia Enders
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#Posté le vendredi 04 avril 2008 05:57

Modifié le dimanche 02 juillet 2017 09:33

RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE: THICH NHAT HANH MONTRE LA VOIE

RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE: THICH NHAT HANH MONTRE LA VOIE
 
 
                                                 Photo: Méditation marchée avec la sangha d' Anvers.




Au sujet du réchauffement planétaire, Thay a raconté à Times Magazine l'histoire de ce couple qui a mangé la chair de leur fils – l'histoire est racontée par le Bouddha dans le "Sutra de la chair du fils".
Ce couple, sur leur chemin de recherche d'un asile, devait traverser un désert. Par manque de connaissance géographique, ils tombèrent en panne de nourriture alors qu'ils étaient à mi-chemin au milieu du désert. Ils réalisèrent qu'ils allaient mourir tous les 3 et qu'il n'y avait plus d'espoir d'atteindre le pays à l'autre extrémité du désert. Finalement, ils décidèrent de tuer leur petit garçon. Chaque jour ils mangeaient un petit morceau de sa chair afin d'avoir assez de force pour avancer et ils portaient le reste de la chair de leur fils sur leurs épaules de telle sorte qu'il pouvait sécher au soleil. Chaque fois, quand ils finissaient de manger un morceau de la chair de leur fils, le couple se regardait l'un l'autre et disait « Où est notre fils bien aimé ? » Après avoir raconté cette tragique histoire, le Bouddha regarda les moines et dit « Pensez-vous que ce couple était heureux de manger la chair de leur fils ? » « Non, Vénérable, le couple souffrait quand ils devaient manger la chair de leur fils » répondirent les moines. Le Bouddha a enseigné « Chers amis, quand nous mangeons, nous devons pratiquer de telle sorte qua nous pouvons faire naître la compassion dans nos c½urs. Nous devons manger en pleine conscience. Sinon, nous pouvons manger la chair de nos propres enfants.»

UNESCO a rapporté que, chaque jour, environ 40.000 enfants meurent à cause de la faim ou du manque de nourriture. Pendant ce temps, le maïs et le blé sont largement cultivés pour nourrir du bétail (vaches, cochons, poulets, etc.) ou pour produire de l'alcool.


Plus de 80% du maïs et plus de 95% des céréales aux USA servent à nourrir le bétail. Le bétail mondial consomme à lui tout seul une quantité de nourriture équivalente aux besoins en calories de 8.7 milliards de personnes, soit plus que la totalité de la population de la terre.

En mangeant et en buvant en pleine conscience, nous réaliserons que nous sommes en train de manger la chair de nos propres enfants.

En 2005, la FAO (Organisation des Nations Unies pour la nourriture et l'agriculture) a commencé une étude approfondie des divers impacts du cheptel mondial sur l'environnement. Son rapport, intitulé « Ombre sur l'élevage : conclusions et options environnementales » fut publié le 29 novembre 2006. Henning Steinfield, chef de la branche information et politique de l'élevage de la FAO et membre senior du rapport, dans son résumé exécutif, affirme que « Le secteur de l'élevage ressort comme un des 2 ou 3 plus importants acteurs significatifs contribuant aux problèmes les plus sérieux de l'environnement. Les données de ce rapport suggèrent que ce doit être une politique prioritaire que de traiter les problèmes de dégradation du sol, du changement climatique, de la pollution de l'air et de l'eau, de la pénurie de l'eau et de la perte de la biodiversité. La contribution du bétail aux problèmes de l'environnement se situe à une échelle massive et sa contribution potentielle à leur solution a également une dimension importante. L'impact en est tellement significatif qu'il est nécessaire de s'en occuper d'urgence » (page XX) 1

Dégradation de la terre : actuellement, l'élevage occupe 70% de toute la terre agricole et 30% de la terre cultivable à la surface de la planète. Les forêts sont abattues pour créer de nouveaux pâturages et c'est une cause principale de la déforestation. Par exemple, en Amérique Latine, quelque 70% des forêts primaires en Amazonie ont été transformées en pâturages (page XXI)1. A partir de ces chiffres, nous pouvons voir que l'élevage a détruit des centaines de millions d'acres (N.D.T : un acre = 0.4 hectare) de forêts dans le monde entier au profit de récoltes et pour créer des pâturages pour les animaux de ferme. De plus, quand les forêts sont détruites, des quantités énormes de CO² stockées dans les arbres sont relâchées dans l'athmosphère.

Changement du climat : le secteur de l'élevage a un impact majeur sur l'athmosphère et le climat. Il est responsable pour « 18% des émissions de gaz à effet de serre mesurées en équivalent de C0², supérieur à la part des transports. » Ceci signifie que l'élevage des animaux pour la nourriture génère plus de gaz à effet de serre que toutes les voitures et camions dans le monde. Le secteur de l'élevage compte pour 9% des émissions de C0² d'origine humaine. Il émet aussi 37% de protoxyde d'azote , en grosse partie due à la fermentation intestinale des ruminants. C'est un montant énorme parce que chaque livre (NDT une livre = 453 gr) piège 23 fois plus que le CO² la chaleur dans notre atmosphère (23 fois le potentiel de réchauffement [GWP] du CO²). La viande, les ½ufs et l'industrie laitière sont également responsables de l'émission de 65% de protoxyde d'azote, la plupart à partir du fumier. Le protoxyde d'azote est environ 300 fois plus actif que le CO² en matière de réchauffement planétaire (296 fois le GXP du C0²). Il est aussi responsable d'environ 2/3 (64% des émissions d'ammoniaque qui contribuent largement aux pluies acides et à l'acidification de l'écosystème (page XXI)

Raréfaction et pollution de l'eau : plus de la moitié de toute l'eau consommée aux U.S.A. est utilisée pour l'élevage des animaux. Il exige 2.500 gallons (NDT un gallon US = 3,78 l.) d'eau pour produire une livre de viande. En même temps, il faut seulement 25 gallons d'eau pour produire une livre de céréale. Le bétail aux U.S.A. produit une énorme quantité d'excréments d'origine animale, 130 fois plus que les excréments d'origine humaine ; à chaque seconde, les animaux relâchent 97.000 livres de matières fécales. « La plupart de l'eau utilisée pour la boisson et le service de l'élevage retourne à l'environnement sous la forme de fumier et eaux usées. Les excréments du bétail contiennent une quantité énorme de nutriments [nitrates, phosphore, potassium], résidus de produits chimiques, métaux lourds et pathogènes » (page 136)1. Ces déchets pénètrent dans les torrents et les rivières, polluant les sources et causant des épidémies qui affectent toutes les espèces.

Exactement comme le Bouddha nous en a avertis, nous sommes en train de manger la chair de nos enfants et petits-enfants. Nous sommes en train de manger la chair de nos pères et mères. Nous sommes en train de manger notre propre planète. Le sutra de la chair de notre fils a besoin d'être à la disposition de toute l'espèce humaine afin de l'apprendre et de la pratiquer.
La recommandation de l'ONU est claire : “L'impact sur l'environnement par unité de bétail produite doit être divisée par 2, seulement pour éviter d'accroître le niveau des dégâts au-delà du seuil actuel. » (page XX)1 Nous devons réduire d'au moins 50% les produits issus de l'industrie de la viande et nous devons donc consommer 50% moins de viande. L'ONU rapporte également que, même si l'élevage crée moins de pollution, nous devrons encore utiliser une nouvelle technologie pour aider le reste de l'élevage à créer moins de pollution, telle qu'un choix de régimes alimentaires pour les animaux qui puissent réduire leur fermentation intestinale et, en conséquence, les émissions de méthane, etc. Une action urgente doit être entreprise aux niveaux collectifs et individuels. En qualité de famille spirituelle et humaine, nous pouvons aider à lutter contre le réchauffement global avec la pratique de la pleine conscience. Devenir végétarien peut être le moyen le plus efficace de lutter contre le réchauffement planétaire.
Les pratiquants bouddhistes ont adopté le régime végétarien depuis plus de 2000 ans. Nous sommes végétariens avec l'intention de nourrir notre compassions envers les animaux. Maintenant nous savons aussi que nous mangeons végétarien afin de protéger la terre en empêchant l'effet de serre de causer un dommage sérieux et irréversible. Dans un futur proche, quand l'effet de serre deviendra sévère, toutes les espèces souffriront. Des millions de gens mourront et les niveaux des mers s'élèveront et inonderont cités et terres. Beaucoup de maladies menaçantes pour la vie en résulteront et toutes les espèces en subiront les conséquences.
A la fois, les pratiquants monastiques et laïcs pratiquent le régime végétarien.. Bien que le nombre de pratiquants laïcs qui sont 100% végétariens n'est pas aussi important que les pratiquants monastiques, ils pratiquent en mangeant des repas végétariens de 4 à 10 jours par mois. Thay croit que ce n'est pas si difficile d'arrêter de manger de la viande quand nous savons que nous sommes en train de sauver la planète en agissant ainsi. Les communautés de laïcs doivent être courageuses et prendre l'engagement d'être végétarien, au moins 15 jours par mois. Si nous agissons ainsi, nous sentirons une sensation de bien-être. Nous aurons la paix, la joie et le bonheur dès le moment où nous aurons fait ce v½u et pris cet engagement. Au cours des retraites organisées aux U.S.A. cette année, beaucoup de pratiquants Américains bouddhistes ont pris cet engagement d'arrêter de manger de la viande ou d'en manger 50% moins. Ceci est le résultat de leur éveil après qu'ils aient écouté les enseignements du Dharma sur l'effet de serre. Prenons soin de notre mère la Terre. Prenons soin de toutes les espèces, y compris nos enfants et petits-enfants . Nous devons seulement être végétariens et nous pouvons déjà sauver la terre. Etre végétarien ici signifie que nous ne consommons pas de produits laitiers ni d'½ufs parce que ce sont des produits de l'industrie de la viande. Si nous arrêtons de consommer, ils arrêteront de produire. Seul un éveil collectif peut créer assez de détermination pour l'action.
En ce mois de décembre 2007, Deer Park aura 100% d'électricité produite par énergie solaire pour les usages du monastère. Tous nos monastères, au Village des Pruniers en Europe ou en Amérique du Nord, pratiquent une journée sans voiture une fois par semaine et des milliers de nos amis pratiquent également avec nous. Nous avons commencé à moins utiliser les voitures et à nous servir de voitures électriques et de « vege-cars » qui fonctionnent à l'huile végétale. Ces voitures peuvent contribuer à réduite de 50% les rejets de CO². En achetant une Toyota Prius, qui fonctionne moitié à l'essence, moitié à l'électricité, nous pouvons empêcher 1 tonne de dioxyde de carbone de pénétrer dans l'atmosphère chaque année. Cependant, selon l'Université de Chicago, « être un végétarien est plus efficace dans la lutte contre l'effet de serre ; un végétarien réduit approximativement de 1,5 tonnes la quantité de dioxyde de carbone d'entrer dans l'athmosphère chaque année par rapport à un mangeur de viande... vous pouvez dépenser plus de 20.000 $ pour l'achat d'une Prius et encore émettre 50% de plus de dioxyde de carbone que si vous aviez abandonné la viande et autre produits d'origine animale » (Lutte contre le réchauffement en devenant végétarien)3 .Voyez-vous cela, ma chère famille spirituelle ? Etre végétarien est déjà suffisant pour sauver le monde. Qui parmi nous n'a pas expérimenté le goût délicieux des nourritures végétariennes ? C'est seulement quand nous sommes habitués à manger de la viande que nous ne pouvons voir cette vérité.
Ce soir au début de la retraite, chacun sera informé que nous n'utiliserons aucun produit laitier, ni oeufs pendant toute la retraite. A partir de maintenant, toutes nos retraites et, naturellement, tous nos centres de pratique en Asie, Europe et Amérique du Nord seront conduits de cette manière. Thay croit que les pratiquants laïcs comprendront et nous soutiendront de tout c½ur. Notre pratique actuelle est d'aider chacun à devenir conscient du danger du réchauffement planétaire afin de sauver la Terre Mère et toutes les espèces. Nous savons que, s'il n'y a pas un éveil collectif, alors la terre et toutes les espèces n'auront aucune chance d'être sauvées. Notre vie quotidienne doit montrer que nous sommes éveillés.
Le 2 octobre 2007, à l'Université de San Diego, Thay a fait un enseignement sur de l'inquiétude, la peur et le désespoir en relation avec le danger du réchauffement planétaire. Le nombre de personnes qui tombent malades par suite de soucis, peur et désespoir augmentent chaque jour. Thay réalise que, si les humains continuent de vivre dans l'ambition, la haine et l'ignorance, alors la terre et toutes les espèces n'auront aucune chance d'échapper à ce danger. Cet état de fait et cette peur peuvent submerger et paralyser beaucoup de personnes et alors il y aura ceux d'entre nous qui mourront de maladie mentale avant que le danger du réchauffement planétaire existe pleinement. Dans l'enseignement du Dharma, Thay a offert la pratique enseignée par le Bouddha : connaître et accepter la vérité et ne pas la fuir.
Le Bouddha nous a enseignés de pratiquer en regardant directement dans les graines de peur qui sont en nous, au lieu d'essayer de les refouler ou de les fuir. C'est la pratique des 5 rappels. 1) Je n'échapperai pas à la vieillesse 2) Je n'échapperai pas à la maladie 3) Je n'échapperai pas à la mort 4) Un jour je perdrai les choses et les gens que j'aime aujourd'hui. 5) Quand mon corps se désintégrera, je ne pourrai rien emmener avec moi sauf mes actions physiques, de paroles et d'esprit – elles sont le seul héritage que je peux emporter. Quand nous pouvons pratiquer en acceptant ces vérités de cette manière, nous aurons la paix et nous aurons la capacité de vivre sainement et de façon compassionnelle. – en ne causant aucune souffrance à nous-mêmes et aux autres. Quand les gens avec le cancer ou le SIDA apprennent leur diagnostic pour la 1ére fois et qu'on leur dit qu'ils n'ont plus que 3 mois ou 6 mois à vivre, au début, ils réagissent souvent avec colère, révolte et désespoir. Ils ne peuvent l'accepter. Cependant, une fois qu'ils sont capables d'accepter la vérité, ils commencent par être en paix. Quand ils auront trouvé la paix, ils auront l'occasion de pratiquer en vivant « profondément » chaque instant de leurs vies quotidiennes. Le résultat est qu'ils auront plus de chance de vivre plus longtemps, même 15 ans de plus. Nous avons l'exemple de s½ur Dam Nguyen d'Hanoi. Une année, elle est venue au Village des Pruniers avec l'intention de vivre avec Thay et la Sangha pendant quelques mois, ensuite elle retournera à Hanoi pour mourir. Le docteur lui avait dit qu'elle n'avait plus que 3 à 4 mois à vivre. Quand elle arriva au Village, les s½urs lui suggérèrent d'aller voir un docteur mais elle refusa. Elle ne sentait pas le besoin de voir un docteur. Elle acceptait sa mort et elle vécut avec tout son c½ur chaque instant qu'elle passa avec la Sangha durant 3 mois. Quand son visa arriva à expiration, elle dit adieu à la Sangha. Une s½ur plus âgée lui suggéra de voir un docteur « juste pour voir » ce qui se passait avec son cancer. S½ur Dam Nguyen accepta afin de faire plaisir à la s½ur. Le docteur l'informa que les métastases dans son corps s'étaient réduits à une seule localisation et qu'elle allait fort bien. Notre s½ur rentra à Hanoi avec une grande joie. Cela fait 14 ans depuis qu'elle a quitté le Village des Pruniers et elle vit toujours.
Le Bouddha nous a enseigné que tous les phénomènes sont impermanents, qu'il y a la naissance, puis la mort. Notre civilisation est aussi comme cela ; Dans l'histoire de la terre, beaucoup de civilisations sont mortes. Si notre civilisation moderne est détruite, elle suivra également la loi de l'impermanence. Si notre espèce humaine continue de vivre dans l'ignorance et dans un puits sans fond d'avidité comme cela est le cas actuellement, alors la destruction de cette civilisation n'est pas loin. Nous devons accepter cette vérité, juste comme nous acceptons notre propre mort. Une fois que nous l'aurons acceptée, nous ne réagirons plus avec colère, révolte et désespoir. Nous aurons la paix. Une fois que nous aurons la paix, nous saurons comment vivre de sorte que la terre ait un avenir ; de telle sorte que nous pouvons vivre ensemble dans un esprit de fraternité et utiliser la technologie disponible pour sauver notre planète bien aimée. Sinon, nous mourrons d'angoisse mentale avant que notre civilisation se termine réellement.
Notre mère, la Terre, la planète verte a souffert des méthodes violentes et ignorantes de consommation de ses enfants. Nous avons détruit notre Mère Terre comme une bactérie ou un virus détruit le corps humain parce que la Mère Terre est aussi un corps. Naturellement, il y a des bactéries qui sont bénéfiques pour le corps humain. Des milliards de ces bactéries sont présentes en nous, spécialement dans notre système digestif (connues comme flore intestinale). Elles protègent le corps et aident les enzymes à se régénérer comme cela nous est nécessaire. De façon similaire, l'espèce humaine peut aussi être un organisme vivant avec la capacité de protéger le corps de la Mère Terre, si l'espèce humaine s'éveille et sait vivre de façon responsable, avec compassion et bonté aimante. Le bouddhisme est venu à la vie de telle sorte que nous apprenions à vivre de façon responsable, avec compassion et bonté aimante. Nous devons voir que tout inter-est avec notre Mère Terre, que nous vivons et mourons avec elle.
La Mère Terre est passée par des renaissances de nombreuses fois. Après le grand déluge causée par le réchauffement global, peut-être une petite portion de l'humanité survivra. La terre aura besoin de plus d'un million d'années pour récupérer et se couvrir totalement à nouveau d'un magnifique manteau vert. Pour l'espèce humaine, un million d'années est une longue période de temps mais, pour la terre et le temps géologique, un million d'années n'est rien ; c'est seulement une courte période de temps. De façon ultime, toute naissance et toute mort ne sont que des phénomènes superficiels. Non-naissance et non-mort sont la vraie nature de toutes choses. C'est l'enseignement de la Voie du Milieu du Bouddhisme. Cette lettre est déjà longue, aussi Thay ne désire pas s'étendre davantage sur cet enseignement ; La retraite a commencé et, dans une autre demie-heure, Thay rejoindra la sangha. Thay souhaite à tous paix et profonde pratique.
Avec amour et confiance.
Thầy


RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE: THICH NHAT HANH MONTRE LA VOIE








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Tags : réchauffement climatique, végétariens, éveil collectif, Thich Nhat Hanh, ignorance, danger
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#Posté le mercredi 31 octobre 2007 19:06

Modifié le samedi 10 mars 2018 16:19

CEUX QUI PRATIQUENT LA PLEINE CONSCIENCE.

CEUX QUI PRATIQUENT LA PLEINE CONSCIENCE.




 


Ceux qui pratiquent la Pleine Conscience dans la vie vont inévitablement se transformer eux-même et changer leur mode de vie. Ils vivront de manière plus simple, jouiront de plus de temps pour apprécier eux-même, leurs amis, leur environnement naturel et offrir la joie et soulager la peine des autres.
Thich Nhat Hanh


 
 
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Tags : pleine conscience, transformation, vie simple, mode de vie, nature, Thich Nhat Hanh
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#Posté le mardi 14 février 2006 17:16

Modifié le dimanche 02 juillet 2017 08:50

ZEN, LA SUBSTANCE QUI NOURRIT, GUERIT, TRANSFORME

 
ZEN, LA SUBSTANCE QUI NOURRIT, GUERIT, TRANSFORME
 
   Photo: Pont en bois avec toit
 
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Thiên, dhyana en sanscrit, est une pratique essentielle du Bouddhisme. La méditation a pour but d'aider le pratiquant à acquérir une vision profonde (vipassana) de la réalité et cette vision a le pouvoir de libérer le pratiquant de la peur, de l'anxiété, des tracas, des soucis. Cette pratique produit également des qualités telles la compréhension (sagesse) et la compassion. La qualité de notre vie augmente nous apportant à nous et à ceux qui nous entourent beaucoup de paix et de joie. La méditation bouddhiste apporte trois sources d'énergie qui sont créées pendant le méditation: la pleine conscience, la concentration et la compréhension.
 
Nous ne pratiquons pas seulement la méditation dans la posture assise mais également dans d'autres postures du corps: debout, en marche, allongé, en travaillant, en faisant les courses ou en conduisant notre voiture... Dans n'importe quelle posture du corps, pendant n'importe quelle activité, où que nous soyons, si nous avons en nous ces trois énergies présentes dans notre corps-esprit, alors nous pouvons dire que nous sommes en train de pratiquer la méditation.
 
Cette pratique, si elle nous est correctement enseignée, nous apporte immédiatement la paix et la joie pendant la pratique. La pratique méditative a pour effet de nous nourrir, de nous guérir à la fois le corps et l'esprit, apportant la joie de vivre au pratiquant et aux personnes vivant avec lui. Il n'est pas nécessaire d'entrer dans une pagode ou un monastère pour pouvoir accéder à la pratique. Nous pouvons parfaitement pratiquer la méditation en vivant en société, en travaillant avec nos collègues, en nous occupant de notre famille.
 
La pleine conscience:
C'est la source d'énergie qui nous permet d'être conscient de ce qui se passe dans l'instant présent, dans notre corps, dans notre esprit et dans notre environnement. En sanscrit smrti ou en plus complet  samyaksmrti (pleine conscience). Il y a beaucoup de choses qui se passent en nous et autour de nous dans l'instant présent, nous ne pouvons pas les reconnaître tous. Mais nous pouvons reconnaître les traits les plus marquants ou les choses qui nous sont les plus utiles. Si nous portons notre attention à notre respiration et que nous reconnaissons clairement notre inspiration et notre expiration, cela s'appelle la pleine conscience de notre respiration. Si nous faisons attention à nos pas sur le sol ou sur le plancher et que nous les reconnaissons alors cela s'appelle la pleine conscience de nos pas. Etre conscient c'est toujours être conscient de quelque chose, c'est à dire de l'objet de notre conscience. Si nous sommes en colère et que nous en sommes conscients cela s'appelle la pleine conscience de notre colère. Pendant que nous nous exerçons de cette manière, il y a deux énergies qui se manifestent en nous: la première est la colère et la deuxième est la pleine conscience qui est générée par notre méditation assise ou marchée. Cette deuxième énergie reconnaît, embrasse et prend soin de la première énergie. Si nous arrivons à maintenir cette pratique pendant quelques minutes alors l'énergie de la pleine conscience va pénétrer l'énergie de la colère et il en résulte un apaisement et une transformation. L'énergie de la pleine conscience est accompagnée par l'énergie de la concentration (samadhi) et cette dernière peut faire naître l'énergie de la vision profonde (prajna). La colère peut être transformée en énergie de compréhension, d'acceptation, d'amour, de compassion et de paix.
 
Dans la vie quotidienne, nous avons une tendance à ressasser notre passé ou à nous tracasser pour notre futur. Notre corps est là, mais notre esprit est ailleurs. La pleine conscience est l'énergie qui nous permet de ramener notre esprit vers notre corps pour que nous soyons vraiment présent à l'instant qui est là. Nous pouvons alors entrer en contact avec la vraie vie en nous et autour de nous. Dans l'esprit du zen, la vraie vie ne peut se dérouler que dans l'instant présent. Le Bouddha a dit: «Le passé n'est plus, le futur n'est pas encore là, la vie ne peut être touchée que dans l'instant présent.»(soutra Baddhekaratta, vol. intermédiaire 131) Entrer en contact avec les merveilles de la vie dans l'instant présent nous nourrit et nous guérit. Quand notre énergie de la pleine conscience est stable, forte, nous pouvons l'utiliser pour explorer la part d'ombre en nous, nos blessures, nos souffrances (la haine, le désespoir, la violence, la jalousie, l'avidité..) pour les transformer avec douceur. S'installer en paix dans le moment présent peut apporter la guérison merveilleuse: chaque fois que nous sommes en paix dans l'instant présent, nous échappons aux regrets, aux remords, aux soucis, aux peurs, toutes ces énergies négatives qui peuvent conduire aux autres problèmes psychologiques.
 
Il y a quatre domaines pour pratiquer la pleine conscience: le corps, les sensations, la conscience et les objets de la conscience. (voir les quatres établissements de la pleine conscience)
 
Quand l'énergie de la pleine conscience reconnaît notre corps, elle nous aide à en prendre soin avec tendresse: pendant que nous pratiquons la pleine conscience de notre respiration nous observons attentivement notre corps et nous permettons à notre corps de se détendre, c'est une façon de prendre soin de notre stress au niveau du mental comme au niveau du corps.Nous pouvons pratiquer la relaxation dans la posture allongée ou assise.  Cette façon de faire permet au corps de se guérir de façon naturelle. Dans le cas où nous sommes en train d'être soigné avec les médicaments, cette relaxation accentue la guérison. La pleine conscience du corps nous invite à consommer avec modération et à ne prendre que des nourritures qui nous nourrissent et nous maintiennent en bonne santé... Nous nous abstenons d'ingurgiter des nourritures toxiques pouvant entraîner la maladie. La pleine conscience de notre corps  veut aussi dire se maintenir, se déplacer, travailler de manière calme, paisible en élevant ainsi la qualité de notre vie quotidienne.
 
La Pratique de la Pleine conscience des sensations nous permet d'identifier les sensations présentes en nous en ce moment: sensations agréables, sensations neutres, sensations désagréables. Si c'est une sensation agréable, nous savons d'où elle provient et pendant combien de temps elle va influencer notre corps et notre esprit et si elle va nous nourrir ou nous détruire. Et si c'est une sensation désagréable, nous savons d'où elle provient et la pleine conscience peut atténuer cette sensation et finalement nous ajoutons les énergies de la concentration et de la compréhension pour la transformer. Si c'est une sensation neutre, avec la pleine conscience elle se transforme en sensation agréable. Prenons l'exemple d'une rage de dent: c'est une sensation désagréable. Nous pensons que si la douleur pouvait s'arrêter ce serait merveilleux, quelle sensation agréable! Mais après, quand la vie reprend son cours et dans les moments sans douleur, nous n'expérimentons que des sensations neutres. En étant conscient de cela nous pouvons transformer les sensations neutres en sensations de bien-être.
 
La Pratique de la Pleine conscience nous aide à reconnaître toutes les activités mentales se manifestant habituellement dans notre esprit comme la joie, la tristesse, la jalousie ... d'après la psychologie bouddhiste il y a 51 sortes d'activités mentales  (cittasamskara): des activités bénéfiques comme l'amour bienveillant, la compassion, la tolérance ou des activités non-bénéfiques comme le ressentiment, la colère, le désespoir ou encore des activités indéterminées comme le regret, la pensée d'investigation.
Reconnaître pour remonter à la source des activités mentales et comprendre leurs natures profondes et les transformer. Exemple : la dépression. Quand nous examinons la dépression avec notre pleine conscience nous avons l'occasion de découvrir sa substance et ses racines et connaître ainsi les causes de sa manifestation. Avec l'énergie de la pleine conscience, de la concentration et de la compréhension nous pouvons découvrir la nature de la dépression. Utilisant la pleine conscience pour soigner la dépression, nous dirigeons notre esprit pour qu'il soit en contact avec les choses rafraîchissantes ayant la capacité de nous nourrir et guérir, allégeant ainsi notre dépression. La pleine conscience nous permet de ne plus entrer en contact ou de ne plus utiliser ou consommer des images, des sons et des pensées qui nous apportent la peur, le stress, la tristesse. Empêchant ainsi notre dépression d'être nourri par ces toxines, nous avons une chance de la transformer. A la faculté de médecine de l'Université du Massachusetts, le professeur Jon Kabat-Zinn, un médecin pratiquant la méditation, a piloté un programme de soin appelé "Clinique de réduction de stress" dont l'objectif est de soigner les douleurs, le stress. Ce programme utilise la méditation de la pleine conscience. D'autres facultés de médecine, des universités comme celles de Harvard, UCLA... possèdent également des services de recherche et d'application de la méditation dans les soins psychologiques et corporels.
L'Institut de médecine "Corps/Esprit" fondé et dirigé par le professeur Herbert Benson, fait parti de la faculté de médecine de Harvard. Dans cet institut, on étudie, enseigne et utilise la méditation pour faire des soins. Le professeur Benson a déclaré: "Dans notre institut nous avons des scientifiques, des médecins, des psychologues, des pédagogues et des infirmières. Ces personnes, après avoir fait des recherches dans différents domaines, ont reconnu que la méditation peut apporter beaucoup aux soins. Nous avons développé des méthodes de soins apportant des résultats dans le domaine du stress. Depuis plus de 30 ans, cet institut a fait des recherches systématiques sur l'interaction entre le corps et l'esprit. Ces recherches ont confirmé que la prononciation répétitive d'un soutra, d'un mantra ou d'un son sacré empêchait la dispersion du mental et des modifications physiologiques bénéfiques se produisaient allant dans le sens contraire du stress. Les changements dus à la pratique de la méditation sont bénéfiques et contribuent à soigner les symptômes des maladies comme l'hypertension, la tachycardie, les douleurs permanentes, l'insomnie, l'impuissance, le cancer et autres maladies"
 
La pratique de la Pleine conscience sur l'objet de l'esprit c'est à dire sur l'objet de notre perception comme la montagne, la rivière, les êtres humains, les arbres, la société... nous avons l'occasion de voir le caractère impermanent, interdépendant et  co-créatif de tous les phénomènes. Quand l'énergie de la pleine conscience, de la concentration et de la compréhension est assez puissante, nous avons une vision plus profonde de la réalité et atteignons une plus grande liberté, nous ne sommes plus soumis à la peur, au désir, à la haine, au désespoir. Le Bouddha et les patriarches ont réalisé cette vision et ont une grande liberté appelé éveil. En pratiquant la méditation nous avons aussi la liberté, même si elle n'est pas aussi grande, nous avons déjà réussi à désamorcer les perceptions erronées et les préjugés, grâce à cela nos souffrances diminuent et nous avons plus de paix dans notre vie actuelle. La pleine conscience (smrti), la concentration (samadhi) et la sagesse (prajna) sont des énergies crées par la méditation. Le zen a été importé au Vietnam au 3è siècle par le maître zen TANG HÔI. La littérature, la philosophie ainsi que la vie spirituelle des vietnamiens sont imprégnés de sa substance. La pratique de la méditation nous aide à abandonner nos attitudes rigides, nos dogmatismes et nous devenons plus compréhensifs, plus tolérants. Notre amour et notre compréhension deviennent plus profondes et nous pouvons transformer beaucoup de souffrances comme le désir (les passions), l'attachement, la xénophobie, la haine, la petitesse, l'égoïsme, la peur, le désespoir...A partir  du 20è siècle, les occidentaux se sont intéressés au zen et beaucoup, surtout les jeunes et les intellectuels, cherche à l'étudier et le pratiquer. Les biens matériels ne procurent pas le bonheur. Nos souffrances, nos interrogations ne peuvent trouver une réponse qu'à travers une vie spirituelle. Le bouddhisme et la méditation répondent à ces besoins. Le bouddhisme aime l'expérience et le Bouddha conseille souvent à ses élèves de ne pas gaspiller leur temps dans les discussions métaphysiques.
 
Les blocs de souffrance (samyojana)
Ce sont des n½uds ou des blocs d'ignorance, de refoulement, de peur, d'anxiété,... qui se sont agglutinés dans la profondeur de la conscience (conscience-dépôt) et qui ont le pouvoir de nous soumettre et de nous diriger: nous obliger à faire, dire, penser des choses que nous ne voulons pas faire, dire ou penser. Ces blocs ont été semés et ont grandi grâce à la façon dont nous menons notre vie actuellement.
 
La pleine conscience a le pouvoir de les reconnaître chaque fois qu'ils apparaissent à la surface de notre conscience mentale. Ces blocs ont été formés dans le passé, des fois sous forme d'une habitude familiale. Nous n'avons pas besoin de retourner dans le passé pour chercher, nous n'avons pas besoin de creuser dans notre mémoire (comme en psychanalyse) pour trouver les causes de ces perturbations psychologiques. L'énergie de la pleine conscience a le pouvoir de reconnaître ces blocs dès leur apparition et en portant un regard profond sur ces blocs nous pouvons voir les sources de ces perturbations. La méthode de la pleine conscience s'intéresse au moment présent parce qu'en regardant profondément dans le moment présent nous pouvons voir le passé et le futur.
Les dix afflictions (kilesa) sont l'avidité (tham), la colère (sân), l'ignorance (si), le complexe de supériorité, d'infériorité ou d'égalité (man), le doute (nghi), prendre son corps pour le moi (thân kiên), la perception duale (perception des frontières=biên kiên), les vues fausses (la perception erronnée=tà kiên), être borné et ne pas avoir la capacité d'abandonner les vues actuelles pour atteindre une vue plus profonde (conservatisme=kiên thu) ou encore tomber dans la pensée magique ou les croyances et le rituel (gioi câm thu kiên) . Notre santé et notre bonheur dépendent beaucoup de la transformation de ces blocs de souffrance.
 
Complexes (man)
La pratique de la méditation nous aide à voir le caractère interdépendant et co-créatif des choses: aucun phénomène ne peut naître et exister de façon autonome. Ceci doit s'appuyer sur cela pour naître et exister. C'est la vue de l'interêtre, encore appelée interdépendance ou non-égo. Le non-égo veut dire qu'aucune réalité autonome et éternelle ne peut exister, tout se transforme de seconde en seconde (impermanence). Exemple: le père et le fils ne sont pas deux réalités indépendantes: le père existe dans le fils et le fils est dans le père, il est la continuité du père vers le futur, le père est la continuité du fils vers la source. Si le père n'est pas heureux alors le bonheur du fils ne sera pas parfait. Parce que ceci est en relation avec cela, parce que ceci est contenu dans cela, si cela n'existe pas alors ceci ne pourrait pas exister non plus. La substance de toute chose est le non-ego (ou encore vacuité).{Les complexes sont dû à une perception fausse de la réalité. NduT}
 
La conscience-dépôt (tàng thuc)
Le maître zen Thuong Chiêu nous a dit que si nous connaissions la façon dont fonctionne notre esprit, la pratique méditative serait grandement facilitée. La psychologie bouddhiste nous parle des huit consciences: les cinq consciences reliées aux cinq sens, la sixième conscience est le mental, la septième conscience (mat na) et la huitième: conscience-dépôt ou alaya) . Mat na, la septième conscience est une énergie qui s'agrippe à l'idée d'un moi séparé et permanent, en opposition avec le "non-moi". La huitième conscience alaya est la dimension la plus profonde de notre conscience et contenant tous les germes de toutes les activités de l'esprit comme la tristesse, la joie, la jalousie, la colère... Ces germes, une fois "touchés" ou arrosés , feront naître dans le mental des zones d'énergie. La huitième conscience ressemble à un jardin contenant toutes sortes de graines et le mental est le jardinier.
Dans le travail de méditation, le mental travaille nuit et jour mais la conscience-dépôt également. L'inconscient, notion inventée par Freud ne représente qu'une partie de la conscience-dépôt. L'identification et la transformation des blocs de souffrance ensevelis dans la conscience-dépôt apportent la libération et la guérison. Cette opération est appelée transformation (chuyên y, asrayaparavritti) c'est à dire un changement réalisé dans les fondements même de la conscience.
 
La circulation des activités mentales.
Quand les désirs, les peurs, les colères sont refoulés, la circulation des activités mentales peuvent bouchonner et des états modifiés peuvent se produire dans le corps et la conscience. Même refoulées, ces activités mentales ont toujours le pouvoir de nous dirriger et de nous soumettre et forment des blocs de souffrance importantes. Nous avons l'habitude de nous cacher d'eux ou de les ignorer et pour cette raison, ne voulons pas de leur présence à la surface de notre mental. Nous cherchons l'oubli dans la consommation et ne voulons pas faire façe à ces douleurs, à ces déceptions. Nous occupons toute la surface du salon (l'étage du mental) pour que ces souffrances (venant de l'étage inférieur = le dépôt) ne puissent surgir. C'est pour celà que nous regardons la télévision, que nous lisons livres et journaux, que nous bavardons, jouons aux jeux d'argent, buvons de l'alcool ... pour oublier, pour nous distraire.
 
Peut-être, nous ne sommes pas toujours conscient qu'en faisant cela (consommer et se distraire) nous occupons notre mental et nous le distrayons et nous empêchons les blocs de souffrance d'émerger. Cette activité de refoulement crée un manque de circulation des activités mentales. Dans le cas d'une mauvaise circulation sanguine des symptômes de maladies apparaissent dans le corps, dans le cas d'une mauvaise circulation des activités mentales, des symptômes de maladies mentales apparaissent (et des fois des maladies physiques). Prenons notre courage à deux mains et cessons ces refoulements pour que les activités mentales de désir, de peur, de colère rentrée puissent se manifester et pour que nous puissions les reconnaître et les transformer. Si nous ne pratiquons pas la méditation, si nous n'avons pas l'énergie de la pleine conscience nous ne pourrons pas reconnaître ces refoulements. C'est pour cela que la réalisation de la pleine conscience par la méditation quotidienne nous aide à reconnaître, à embrasser et à transformer nos souffrances. Sans l'énergie de la pleine conscience nous n'aurons pas la capacité de les affronter et de les gérer et nous serons submergés. A chaque fois que nous les reconnaissons et gérons (et non les ignorer ou les refouler) ces énergies négatives s'affaiblissent un peu et une dizaine de minutes après (parfois plus longtemps) elles retourneront sous formes de graines d'énergie dans la conscience alaya. A la prochaine manifestation, nous répèterons le même processus à savoir reconnaître et embrasser et ces énergies retombent dans la conscience alaya. Nous n'aurons plus peur d'elles, nous ne les maltraitons ni ne les refoulons et la circulation mentale est rétablie et les symptômes psychologiques et physiques vont disparaîtrent.
 
La deuxième flèche.
La pleine conscience est en premier lieu la capacité de reconnaître simplement la présence d'un objet de perception, sans jugement, sans commentaire, sans attachement à cet objet, sans rejet, sans sous-évaluer et sans donner trop d'importance à cet objet. Exemple: nous avons une douleur physique dans une partie de notre corps. Nous ne faisons que reconnaître cette douleur. Avec l'énergie de la concentration et de la compréhension nous pouvons voir et comprendre l'importance et les causes de cette douleur et le soin sera basé sur cette compréhension, sur cette concentration et sur cette pleine conscience. Si nous avons beaucoup d'anxiété et d'imagination cela peut nous conduire au stress et la douleur peut augmenter. Ce n'est pas un cancer mais nous imaginons que cela en est un, et nous pouvons perdre notre sommeil à cause des tracas. La souffrance peut augmenter considérablement aggravant ainsi la situation. Dans un de ses enseignements, le Bouddha a utilisé l'exemple d'une flèche. Si une deuxième flèche est tirée et atteint la blessure causée par la première flèche alors la douleur ne sera pas doublée mais décuplée. Nous ne devons pas nous laisser toucher par une deuxième ou troisième flèche (imagination et tracas).
 
Les dangers des passions.
D'après la méditation zen, le bonheur véritable c'est la capacité à être présent à ce qui est là, la capacité de toucher les merveilles de la vie qui sont déjà là, la capacité de comprendre, d'aimer et de prendre soin des personnes qui nous entourent. Si nous courons après les objets des désirs obsédants comme la richesse, le pouvoir, la renommée, le sexe, non seulement il n'est pas sûr que nous créons du bonheur mais il y a des chances que nous créons de la souffrance pour nous-même et pour les autres.
L'être humain qui a beaucoup de désirs et qui passe tout son temps à courir derrière ses désirs est un être qui n'a pas de liberté. Sans liberté, il n'y a pas non plus de sérénité ni de bonheur. Le secret du bonheur véritable est de diminuer ses désirs, en adoptant une vie simple et saine, pour avoir le temps de vivre profondément les moments partagés avec ses proches. Dans notre société, beaucoup de personnes sont en train de chercher leur bonheur à travers la consommation et l'assouvissement de leurs désirs. Il en résulte une augmentation considérable de souffrance et de désespoir. Un enseignement (soutra) a parlé du désir comme d'un piège. En tombant dans ce piège nous perdons complètement notre liberté et nous souffrons et ne pouvons pas réaliser le bonheur véritable. La peur et l'anxiété jouent un rôle important dans la création de la souffrance. Si nous avons assez de sagesse (prajna) pour accepter une vie simple et saine, nous aurons beaucoup moins de soucis. Nous n'aurons plus peur de perdre notre emploi ou de ne plus avoir un bon salaire comme maintenant. A mon point de vue le chemin d'une consommation moindre et d'un bonheur plus grand sera l'issue pour notre civilisation actuelle.
 
Enseignement du Vénérable Thich Nhat Hanh. Traduit du vietnamien par Nguyen Van Thong. Avril 2005
 
 
 
Vous trouverez ce texte et d'autres textes d'enseignement sur le site
http://zenbelgique.skyblog.com    courriel:zennguyenvanthong@gmail.com




 
 
 
 Tous les textes sont téléchargeables gratuitement. Si vous estimez que ce travail est utile pour vous  ou pour vos proches, vous pouvez faire un geste de générosité en versant un don aux projets sociaux «Comprendre et aimer» de thây THICH NHAT HANH


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ZEN, LA SUBSTANCE QUI NOURRIT, GUERIT, TRANSFORME
 
Photo: Café avec poème,  le long de la rivière à Hôi An 2008. NVT.


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Tags : zen, dhyana, Thich Nhat Hanh, passions, vision profonde, concentration, méditation, énergie, paix, amour, compassion, instant présent, colère, pleine conscience
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#Posté le jeudi 01 juin 2017 17:30

Modifié le jeudi 01 juin 2017 17:43

L'HOMME N'EST PAS NOTRE ENNEMI



L'HOMME N'EST PAS NOTRE ENNEMI

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L'homme n'est pas notre ennemi 
Mes amis et moi menions notre combat pour la paix sur l'affirmation que ce n'est pas l'homme qui est notre ennemi , mais le fanatisme, la haine, l'ambition et la violence.
 

Un enseignement du maître Thich Nhât Hanh. Traduit de l'anglais par Evelyne Culot. Révisé par Nguyên van Thông.

Je me souviens encore de l'époque pendant laquelle, lors de mon travail pour le mouvement de la paix (entre 1963-1973), on m'accusait fréquemment de ne pas distinguer mes amis de mes ennemis. A cette époque, mes amis et moi menions notre combat pour la paix sur l'affirmation que ce n'est pas l'homme qui est notre ennemi , mais le fanatisme, la haine, l'ambition et la violence (1). Cette prise de position entraîna notre condamnation par les deux parties en guerre. Notre plus grand crime était de considérer les personnes des deux bords comme nos frères, qu'ils appartiennent au mouvement communiste ou au mouvement anticommuniste. Le recueil de poèmes « Mains jointes, nous prions pour que la Colombe Blanche apparaisse » édité clandestinement à Saigon en 1964, a été censuré par les deux parties en guerre. Il a été confisqué par l'une et condamné sur les ondes par l'autre.

Le soleil vert.
J'adhère toujours à mes idées d'alors mais maintenant je suis allé plus loin. Avant, j'avais l'habitude de dire que notre ennemi est l'ambition, la haine, la discrimination et la violence mais depuis vingt ans et plus, je n'ai plus voulu considérer ces formations mentales négatives comme des ennemis à détruire. J'ai constaté qu'elles pouvaient être transformées en énergies positives comme la compréhension et l 'amour, tout comme un jardinier peut transformer des déchets en engrais, qui peut être utilisé pour faire pousser les fleurs et les légumes. Au cours des trente dernières années, j'ai pratiqué et enseigné le Bouddhisme en Occident à partir de ce point de vue appelé la vision profonde de l'inter-être qui est expliqué dans le soutra Avatamsaka. L'inter-être peut être traduit en anglais par Interbeing et en allemand par Intersein. Mes amis occidentaux qui ont su apprendre et pratiquer selon cette vision profonde ont été capables de se transformer en profondeur et ont trouvé beaucoup de bonheur.
Si vous souhaitez avoir une vision profonde de l'inter-être ; il vous suffit de regarder un panier de légumes frais et vert que vous venez juste de cueillir. En regardant profondément, vous verrez le soleil, les nuages, le compost, le jardinier et des centaines et des milliers d'autres éléments. Les légumes ne peuvent pas pousser seuls, ils ne peuvent croître que s'il y a le soleil, des nuages, de la terre, etc.. Si vous enlevez le soleil du panier de légumes, il n'y aura plus de légumes. C'est pareil si vous enlevez les nuages.

Prenons un autre exemple. Regardons la seule organisation bouddhiste légale au Vietnam qu'on appelle avec humour la Congrégation gouvernementale (CG). Si nous la regardons, nous voyons en elle les éléments positifs et négatifs qui l'ont créée. Parmi ces éléments, nous voyons l'Eglise Bouddhique Unifiée (EBU) du Vietnam, représentée par des moines comme Huyen Quang, Quang Dô, Duc Nhuân, Tuê Si, Không Tánh, etc... Parce que ces moines ont été corrects dans leurs combats, les moines de la Congrégation gouvernementale comme Thiên Siêu, Minh Châu, Tri Tinh, Tri Quang, ont été autorisés à traduire et publier des oeuvres bouddhistes et à organiser un travail préparatoire pour les Etudes Bouddhistes, etc... Plus les moines de l 'EBU menaient des combats, étaient emprisonnés, plus les moines de la CG avaient de l'espace pour travailler. Les moines de l'EBU sont donc ceux qui ont soutenu et soutiennent toujours la CG de la manière la plus positive. Si vous dites qu'ils s'opposent à la CG, vous n'avez pas encore perçu la vérité profonde de l'intérieur et n'avez pas compris l'inter-être. Les moines Huyên Quang, Quang Do, Duc Nhuân s'ils regardent l'Institut des Etudes Bouddhistes, l'Institut de la Recherche Bouddhiste, le travail de traduction du Canon vietnamien, etc... pourraient sourire et dire « Ne pensez pas que cela est votre oeuvre à vous seuls. Nous vous aidons à réaliser ces choses. Nous avons travaillé ensemble. » Les moines Thich Tri Siêu et Minh Châu, en regardant les combats de l'EBU pourraient aussi sourire, ressentir la gratitude et dire « Grâce à vos combats, le gouvernement a diminué la pression et nous a autorisé à travailler au nom du Bouddha. » Nous ne sommes pas assez naïfs pour dire : « Qu'êtes-vous parvenu à faire pendant toutes ces années d'opposition ? Nous sommes les seuls, nous qui ne nous opposons pas au gouvernement, à avoir été capables de faire ce travail. Grâce à la vision profonde de l'inter-être, les moines des deux congrégations peuvent regarder avec amour et compréhension, sans ressentir le besoin de blâmer qui que ce soit, parce qu'ils sont tous capables de voir que les moines des deux congrégations sont des manifestations de boddhisattvas, tous travaillant pour leur idéal et pour l'ensemble des personnes et les deux « camps » peuvent être heureux parce qu'aucun ne ressent de la haine ou de la discrimination. Si nous continuons à nous blâmer l'un l'autre et à être fâchés, nous serons toujours les victimes de personnes extérieures qui cherchent à créer la discorde. Si nous avons la vision profonde de l'interêtre, ces personnes n'arriveront pas à nous diviser, à créer une situation de coqs dans un même poulailler qui se combattent entre eux. Un côté porte les couleurs de l' EBU et l'autre côté porte les couleurs du gouvernement. Se combattre mutuellement à cause des couleurs que l'on porte n'est pas très intelligent ; c'est manquer de sagesse de l'inter-être. Au cours des trente dernières années, il n'y a pas eu un moment au cours duquel je n'ai regardé l'ensemble des moines bouddhistes comme mes frères, qu'ils appartiennent à la CG ou à l'EBU

Le roi du pays des « So » perd son arc.
Au cours des trente dernières années, bon nombre de personnes, au Vietnam et ailleurs, continuent à me blâmer parce que je suis trop proche des chrétiens et des communistes. Ils veulent que je ne suis proche que des bouddhistes et des anticommunistes. J'ai essayé de leur rappeler que mes actes reposent toujours sur le sentiment que l'homme n'est pas notre ennemi. Je veux que chacun ait la chance de vivre et le droit de vivre heureux. Cependant tout le monde n'a pas été capable d'accepter facilement mon attitude. Ma pratique, c'est d'être capable d'embrasser à la fois les communistes et les chrétiens parce que je ne peux me contenter de n'embrasser que les bouddhistes et les anticommunistes. L'étroitesse d'esprit, le fanatisme et les préjugés ne se trouvent pas uniquement chez les chrétiens et les communistes. Parmi les bouddhistes, il existe aussi une grande part d'étroitesse d'esprit, de fanatisme et de préjugés, ce qui a apporté énormément de souffrance pour les familles et les individus qui ressentent ces préjugés ou qui en sont les cibles. Parmi ceux qui se réclament du bouddhisme, beaucoup, en ce compris les moines et moniales, ont atteint un tel niveau de corruption, de cruauté et de préjugés que leurs enfants ou disciples n'ayant pas pu le supporter, les ont abandonnés. Ils enfreignent les entraînements relatifs à l'acte de tuer, à la mauvaise parole, au mauvais comportement sexuel, se blessant eux-mêmes et leur famille de manière considérable. Certains protestants, catholiques et communistes sont bien meilleurs que ces bouddhistes, bien plus sains et bien plus proches des enseignements du Bouddha. Dès lors, afin de pratiquer dans l'esprit bouddhiste, je souhaite embrasser et aimer tout le monde sans exception, en ce compris tous ceux qui m'ont fait souffrir moi et mon peuple. Embrasser les personnes ne veut pas dire être d'accord avec leur étroitesse d 'esprit , leur préjugés et leur fanatisme. Lorsqu'il leur manque la tolérance, la compassion et la capacité de regarder profondément, les êtres humains deviennent mesquins, nuisibles et fanatiques. La responsabilité des bouddhistes pratiquants est d'aider les personnes à se détacher de cette étroitesse d'esprit, de ces préjugés et de ce fanatisme, d'aider les personnes à devenir compréhensives, tolérantes et compatissantes et non pas prendre un fusil et de les détruire. Dans le bouddhisme, on nous apprend à aimer selon les principes de la bonté aimante, la compassion, la joie et l'équanimité. L'équanimité signifie ne pas faire de discrimination négative. Chaque fois que nous voyons une personne qui souffre, nous aimons cette personne, nous n'avons pas à savoir si elle est bouddhiste, communiste ou chrétienne. En pratiquant dans un tel état d'esprit, j'ai écrit des dialogues avec les chrétiens et les communistes en termes de joie, d'équanimité et de compassion. Les livres qui tendent à dialoguer avec les chrétiens comme Bouddha vivant, Christ vivant et Jésus et Bouddha comme des frères, ont été écrits en utilisant le type de langage que le bouddhisme appelle le discours aimant. Ils ont aidé des centaines de milliers de chrétiens à comprendre le bouddhisme, à voir le véritable esprit de la chrétienté et à se détacher d'un comportement mesquin et préjudiciable. Les chrétiens, en ce compris des prêtres et des nonnes, m'ont écrit des lettres pour me remercier chaleureusement. En ce qui concerne les catholiques au Vietnam, j'ai également utilisé cette parole aimante. Dans le livre Lotus dans une mer de feu (1966), j'ai dit clairement que si nos amis catholiques au Vietnam prennent la direction du catholicisme de notre peuple et sont déterminés à vivre en harmonie avec les autres entités présentes dans la population, il n'y a pas de raison pour que le Vietnam ne leur ouvre pas les bras pour les accueillir au sein de la nation. J'ai également utilisé cette parole aimante envers les communistes vietnamiens, particulièrement dans le livre Dialogue, la porte vers la paix (1967). A cette époque, peu de communistes désiraient m'écouter mais maintenant, je pense que beaucoup de communistes lisent mes livres et écoutent mon message. Je sais que beaucoup de cadres et d'agents de sécurité ont eu l'occasion de lire mes livres et d'écouter mes cassettes et grâce à cela, ont transformé une part importante de leur souffrance. J'ai parfois vu la mentalité des cadres et des agents de sécurité, particulièrement celle des agents de sécurité travaillant dans les secteurs culturel et religieux :des postes les plus élevés aux postes les plus bas dans le gouvernement, la politique est que les livres et cassettes de Thây Nhât Hanh doivent être interdits. C'est pourquoi mes livres et cassettes sont confisqués dès qu'ils arrivent à Saigon ou Hanoi, que ce soit à l'aéroport ou par envoi postal. J'ai dit à mes amis là-bas « ne soyez pas irrités, parce que les personnes qui confisquent les livres et les cassettes ont ainsi une occasion de les lire ou de les écouter. Çà, c'est penser dans l'esprit du roi du pays des « So » qui a perdu son arc. Mais le peuple avait l'arc et ainsi rien ne fut perdu.
De temps en temps, les agents de sécurité font une descente et confisquent mes livres et cassettes qui ont été imprimés et copiées clandestinement. La vérité est qu'il y a des agents de sécurité qui, après avoir confisqué ou censuré mes livres et cassettes (sans les restituer à la personne qui légalement a le droit de les avoir en retour) se sont assis pour les lire ou les écouter toute la nuit. Ils ont compris l'intérêt et le bénéfice à retirer de ces livres et de ces cassettes et ils ont été capables de transformer une grande partie de leur souffrance grâce à eux. Néanmoins, après avoir censuré les livres et cassettes, ils ne les renvoient pas aux personnes qui, légalement, devraient les recevoir. Ils les restituent parfois, mais avant tout, ils effacent toutes les images et les sons des cassettes. Avant cela, ils ont copié les cassettes, en envoient une copie au Ministère de l'Intérieur et gardent une autre copie pour eux même, pour l'écouter de temps en temps. Je les comprends et je les aime, parce qu'ils ont peur d'être réprimandés par leurs supérieurs et de perdre leur travail. On interroge certains agents de sécurité qui ont lu mes livres et écouté mes cassettes. « Pourquoi interdit-on la circulation de ces livres et cassettes ? Est-ce que vous voyez dans ces livres et cassettes des modes de pensées qui apportent souffrance au pays, au peuple ou au gouvernement ? Ils ont répondu : « Tout ce que Thây Nhât Hanh enseigne dans ces livres et cassettes est très intéressant, merveilleux, en accord avec le chemin spirituel et très bénéfique pour la vie spirituelle et le c½ur humain. La raison pour laquelle on interdit la libre circulation de ces livres et cassettes est que nous ne savons pas si, derrière les enseignements et la pratique de Thây, se cache ou non une conspiration politique ». Ils ont exprimé d'eux mêmes ce qu'ils ressentent vraiment, leur peur et leur suspicion. Cette peur et cette suspicion ne leur sont pas propres, c'est aussi celles de leurs supérieurs.
De temps en temps, ces cadres et agents de la sécurité expriment leur compréhension éveillée et leur compassion. Ils ferment les yeux sur la publication clandestine de certains de mes livres et cassettes. Ils agissent ainsi car ils savent trop bien que la société regorge de choses comme la corruption, l'abus de drogue, la prostitution ; la haine, les fugues d'enfants, l'échec des mariages, les divorces, l'éclatement des familles, les livres et films pornographiques. Alors que les politiciens et les éducateurs ont presque renoncé à essayer de nettoyer ces énormes montagnes de détritus, les cassettes de Thây Nhât Hanh qui encouragent les personnes à pratiquer l'éveil, à se réconcilier les unes avec les autres et à retourner à une manière de vivre saine, sont interdits et confisqués. Les agents de sécurité sont forcés de les censurer et de les confisquer, mais au fond d'eux mêmes, ils ont des doutes. Ils ne se sentent pas du tout à l'aise vis à vis de cette politique et c'est pourquoi ils ferment parfois les yeux sur la publication et la diffusion clandestines de quelques ouvrages culturels et moraux. Chaque fois qu'ils sont à la tête d'opérations humanitaires pour les victimes d'inondations ou de la pauvreté, des moines et moniales et des civils glissent souvent dans les colis un chant ou un court soutra en espérant que, si le colis soulage leur détresse matérielle pendant deux ou trois semaines, le soutra, lui, soulagera leur souffrance et leur chagrin pendant un laps de temps bien plus long. Il y a des agents de la sécurité qui sont étroits d'esprit, pleins de préjugés et déterminés à en interdire la distribution en disant que ces chants sont des propagandes politiques. Il y a toutefois des agents de la sécurité qui se sentent heureux de lire ces chants et soutras, les approuvent secrètement et apprécient même les enseignements. Nous avons des racines saines dans nos coeurs. Si nous les acceptons et les traitons de manière salutaire, les graines de compassion et de tolérance en nous seront arrosées. Si nous sommes toujours méprisés, haïs et en opposition, nous perdrons cette occasion. Dès lors, aussi sévères et désagréables que soient les agents de la sécurité dans les domaines culturel et religieux, les moines, les nonnes et les laïcs qui connaissent la pratique restent doux et patients avec eux. En recevant un tel traitement, ils auront aussi, un jour ou l'autre, l'occasion de se transformer. A Huê, on a entendu un agent de la sécurité qui disait : « Thây Nhât Hanh habite loin d'ici, je ne sais rien faire contre lui. Mais toi, tu est là, entre nos mains. Je peux t'écraser en mille morceaux quand j'en ai l'envie ». En entendant cela, j'ai éprouvé beaucoup de compassion pour cet agent. Pourquoi vouloir écraser quelqu'un qui ne souhaite que réaliser un travail social pour ses compatriotes ?

Un véritable changement vers le meilleur.
Nos enfants et petits-enfants sont tous nos enfants et petits-enfants, qu'ils descendent de Bouddha, de Jésus Christ, du communisme ou de l'anticommunisme. Chaque fois que quelqu'un souffre et a besoin d'aide, je dois venir l'aider. C'est de cette seule façon que nous pouvons aimer dans l'esprit enseigné par le Bouddha.
Chacun de nous a fait des erreurs, que nous soyons bouddhistes, catholiques, communistes, membre du parti ou du gouvernement. Parce que nous sommes certains de nos perceptions, parce que nous sommes fanatiques et remplis de préjugés, il se peut que nous blessons gravement notre peuple, mais si nous parvenons à nous réveiller et à savoir véritablement comment prendre un nouveau départ, nous pourrons apprendre des douloureuses leçons du passé. Il y a des agents de la sécurité et des cadres qui nous ont fait souffrir mais avec l'amour du Bouddha nous continuons à vouloir leur donner une chance de changer pour le meilleur, de transformer les déchets en compost et en fleurs, de produire de la compréhension et de l 'amour afin que leur vie soit soulagée de toute douleur et que nous puissions y occuper un espace plus grand. Si nous accordons trop de confiance aux idéologies, nous pouvons apporter une grande détresse à notre peuple et à notre pays où des millions de personnes sont déjà mortes dans le conflit. Dans le passé (en 1964, quand le recueil de poèmes « Les mains jointes, nous prions pour que la Blanche Colombe apparaisse » fut publié) j'ai dit « Les idéologies sont les chaînes d'un mauvais karma utilisées pour ligoter le corps de notre peuple » Trân Manh Hao l'a exprimé d'une meilleur façon que moi : « Les chemins qui sont comme des baguettes de l'histoire qui fouettent notre pays ».Quand nous nous réveillerons et que nous voyons nos erreurs, la détermination à suivre le chemin de l'amour et de la compassion reste la chose que nous voulons le plus.
Depuis que je suis en exil, être capable de continuer à écrire des livres pour mes compatriotes m'a été d'un grand réconfort. Depuis 1966, bien que plusieurs de mes livres aient été publiées au Sud Vietnam, ce fut sous un pseudonyme parce que j'ai commis le crime de lancer un appel pour la paix. Depuis 1975, mes livres ont seulement été copiés manuscritement, ensuite imprimés et distribués clandestinement. Moi-même j'ignore qui a organisé l'impression et la publication. Parce que plusieurs de mes compatriotes éprouvent le besoin d'apprendre et de pratiquer, des personnes ou groupes de personnes, sans considération pour leur propre sécurité, ont rendu possible l'impression et la publication de ces livres. La même chose s'est produite avec les cassettes audio et vidéo. L'ancien premier ministre Pham van Dông a lu les trois tomes de l'Histoire du bouddhisme vietnamien que j'ai écrits et il a exprimé son admiration pour eux. Au Ministère de l'Intérieur et celui des Affaires Etrangères, beaucoup de personnes ont lu et apprécié mes livres. Beaucoup d'anciens généraux de l'armée et beaucoup d'anciens officiers et membres du Parti ont lu des livres comme Sur les traces de Siddharta et Paix et joie à chaque pas et ils les ont appréciés. Ils ont senti qu'ils redécouvrent l'idéal absolu de leur jeunesse. J'ai le sentiment que les personnes qui sont les plus heureuses de lire mes livres sont celles qui, un jour, se sont laissé tourner la tête par l'idéologie marxiste mais actuellement n'y croient plus. Un nombre incalculable de personnes ont adopté une religion ou adhéré au Parti avec toute la pureté et le zèle de la jeunesse. Toutefois, après trente ans de pratique religieuse ou d'adhésion au Parti, elles ont le sentiment d'avoir beaucoup perdu parce qu'elles ont souffert à cause de leur religion ou à cause du Parti. Plus que tout autre, ces personnes acceptent plus facilement la pratique bouddhiste de la Bonté aimante, la Compassion, la Joie et l'Equanimité. Ce sont ces personnes qui retirent le plus de bonheur de la lecture de mes livres et de l'audition de mes cassettes. Elles sont très silencieuses et très contentes chaque fois qu'elles rencontrent quelqu'un qui pratique véritablement. Elles sont toutefois très malheureuses lorsqu'elles voient des moines ou moniales corrompus, à la recherche d'honneurs ou de plaisir sensuel, sans savoir qu'ils trahissent ainsi leur idéal de novices. Parmi les jeunes, les enfants et les petits-enfants des politiciens et cadres vivant au Vietnam ou à l'étranger, beaucoup lisent mes livres avec énormément d'enthousiasme. Beaucoup d'évêques du Vatican ont lu mes livres. Pour moi, il n'est pas important que les personnes soient d'accord ou pas avec ce que j'ai écrit. Ce qui importe, c'est leur capacité à être prêt à lire ce que j'ai écrit. Certaines personnes commencent la lecture de mes livres dans un but de critique et de censure mais au cours de leur lecture, elles apprécient mes livres parce qu'elles sentent qu'elles en retirent un profit en se sentant bien et légères.

Le chemin de la Bonté aimante
En ayant appris et pratiqué les enseignements de l'Interêtre, je ne vois plus personne en tant que ennemi et, dans mon coeur, existe un sentiment d'illumination et de grand espace. Je n'éprouve même pas de haine à l'égard des personnes qui nous ont fait souffrir, moi et mon peuple, car je sais comment les regarder avec les yeux de la compréhension et de l'amour. Vous pouvez poser la question suivante : « ainsi vous allez donner à cette bande de voleurs et d'assassins fous, cruels et fanatiques la liberté de continuer à détruire et répandre le malheur sans faire quoi que ce soit pour les arrêter ? « Non ! nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les arrêter, nous ne pouvons pas les autoriser à continuer à tuer, à piller, à oppresser et à détruire, mais nos actions ne seront jamais motivées par la haine. Nous devons les arrêter, ne pas leur permettre de provoquer la misère. Si nécessaire, nous pouvons les attacher, les mettre en prison, mais cet acte doit être motivé par notre coeur de boddhisattva et tout en agissant ainsi, nous continuons à maintenir notre Bonté aimante ; nous voulons qu'ils soient capables d'avoir une occasion de se réveiller et de changer. En agissant sur base de Bonté aimante, de Compassion, de Joie et d'Equanimité, nous choisissons automatiquement le chemin de la non violence sur lequel nous nous efforçons autant que possible de protéger la vie de toutes les espèces. Manifestement, nous ne pouvons pas être totalement non violents, tout comme mon plat d'haricots cuits à la vapeur ne peut pas être végétariens à 100%, parce que lorsque nous cuisons des légumes nous tuons des bactéries. Quoi qu'il en soit, en empruntant la voie de la non violence, nous pouvons éviter les effusions de sang et protéger la vie de toutes les espèces, de la manière la plus large possible.
Dans la lutte contre une invasion étrangère, toutes les activités qui relèvent de l'information, de la culture et de l'éducation et qui ont pour but manifeste de construire la confiance et l'unification de tout un peuple et de mener une politique de non coopération avec les envahisseurs, peuvent être menées totalement dans un esprit d'ouverture, de tolérance et de non violence. Si nous réussissons dans ces domaines, les militaires n'auront qu'un rôle mineur à jouer. Même si nous devons utiliser la force militaire, nous pouvons toujours agir dans l'esprit de la non violence, en évitant autant que possible les carnages, les effusions de sang, celles de notre peuple ou celle des envahisseurs. Ainsi les militaires peuvent aussi pratiquer la Bonté aimante et la Compassion, tout comme les leaders spirituels, les hommes d'état et les humanistes. La grande victoire militaire de l'ère Trân (14è siècle) contre l'invasion mongole fut notamment possible grâce au travail des guides spirituels, à l'art du gouverneur et à la culture de l'ère Trân. Le facteur militaire n'est pas le seul à conduire au succès. A l'époque de Monsieur Ngo Dinh Diêm (N.D.T. :président de Sud Vietnam assassiné en 1963), il en était de même avec le Mouvement pour les droits démocratiques : l'armée n'a jouée qu'un rôle final qui, bien que nécessaire, était mineur . Savoir si notre pays et notre peuple vont faire des progrès, en sortant d'une situation aussi difficile, dépend de comment pratiquer afin d'abandonner toute discrimination et toute haine. Si nous lançons un appel pour la paix mais, entre nous, continuons à appliquer la discrimination et la haine et à nous éliminer les uns les autres, quand pourra t'il y avoir réelle réunification ? Etre capable de regarder profondément afin de voir que l'autre personne est également notre frère ou notre soeur et ne pas essayer de trouver les moyens d'éliminer cette personne de notre vie quotidienne, c'est l'enseignement et la pratique que nous devons tous entreprendre, que nous soyons bouddhistes ou pas. Certaines personnes sont aimables, d'autres difficiles et d'autres encore insupportables. Peu importe : si nous sommes les descendants de Bouddha , nous devons essayer d'aimer chacun selon le principe : « l'homme n'est pas notre ennemi ». Notre ennemi n'est pas notre ennemi ou en d'autres termes, la personne qui nous hait n'est pas la personne que nous haïssons. Nous n'avons pas d'ennemis. Si nous savons percevoir et agir conformément à cela, alors à la fin de notre vie quand nous fermerons nos yeux, nous serons capable de sourire.

(1) « Guerre » dans « Mains jointes, nous prions pour que la colombe blanche apparaisse ».
Thich Nhat Hanh
L'HOMME N'EST PAS NOTRE ENNEMI
Tags : Bonté aimante, compassion, compost, discrimination, Thich Nhat Hanh, Paix, guerre, interêtre, changement vers le meilleur, karma, Détresse., compréhension et amour, boddhisattva, équanimité, liberté, bouddhistes, ennemi
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Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.80.87.250) si quelqu'un porte plainte.

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#Posté le mardi 29 novembre 2005 15:25

Modifié le vendredi 26 mai 2017 17:41

BIOGRAPHIE DU VENERABLE THICH NHAT HANH

BIOGRAPHIE DU VENERABLE THICH NHAT HANH






























































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Qui est Thich Nhat Hanh ?
Né en 1926 au Vietnam, il devint novice à l'âge de 16 ans. Il eut très à coeur d'intégrer le bouddhisme à la vie quotidienne, à la société et de ne plus le limiter au monastère. Dans les années 40, il fut témoin de la guerre contre les colonialistes français, vingt ans plus tard la guerre fratricide entre le nord et le sud Vietnam éclata, puis vint l'intervention américaine. Il fonda l'Ecole des Jeunes pour le Service social (EJSS) qui s'occupa entre autre de l'accueil des individus en détresse, des victimes de guerre et de la reconstruction des villages détruits. « Thây voulait fonder un institut qui enseignait un bouddhisme plus pratique que théorique. Lorsque les bombes se mirent à tomber, l'heure n'était plus à la méditation assise. Nous devions nous occuper des blessés et nourrir les enfants. » notait soeur Chân Không, un disciple des premières heures et bras droit de Thây dans son livre « La force de l'Amour »

Le vénérable Thich Nhat Hanh est un moine bouddhiste, un militant pour la paix, un maître zen, un écrivain et un poète. Au sein du bouddhisme, Thich Nhat Hanh représente un courant appelé « bouddhisme engagé » La pleine conscience est un thème important pour Thây (comme l'appelle affectueusement ses élèves et amis) c'est à dire faire les choses avec attention extrême. Son enseignement aide à une transformation et une guérison profonde. Indépendamment des convictions religieuses ou philosophiques, chacun peut apprendre l' « art de vivre en pleine conscience. »

Candidature au Prix Nobel pour la Paix.
En 1966, ses amis lui demandent d'aller parler en Occident au nom du peuple vietnamien. Il rencontre alors bon nombre de leaders religieux et politiques et travaille en collaboration avec des militants pour la paix, afin de toucher l'opinion mondiale. Martin Luther King jr le propose pour le prix Nobel de la Paix : « Je connais personnellement cet aimable moine bouddhiste vietnamien qui méritait plus qu'aucune autre personne ce prix Nobel de la Paix et j'ai le privilège d'être son ami. Il est un érudit doué d'une immense capacité intellectuelle. Ses idées pour la paix, si elles sont appliquées, pourraient conduire à un monument en faveur de l'oecuménisme, de la fraternité et d'humanité. »

Fondation du Village des Pruniers en France en 1982
En raison de ses prises de position pacifistes neutres, Thây est empêché de retourner au Vietnam en 1967. Il trouve asile en France où il fonde en 1982 le Village des Pruniers, monastère bouddhiste et centre de méditation, situé en Dordogne.
Des retraites y sont organisées plusieurs fois par an : la retraite francophone en avril ; la retraite d'été en juillet/août pour un public plus familial ; la retraite de juin une fois tous les deux ans pour les pratiquants avancés, la retraite d'hiver de trois mois pour les moines. Des personnes du monde entier (Asie, Australie, Amérique, Europe) viennent y participer. Inspirés par sa personnalité et par son enseignement, des groupes (sanghas) apparaissent un peu partout dans le monde et rassemblent les personnes désireuses de pratiquer le bouddhisme selon l'enseignement de Thây

Visite récente au Vietnam après 39 ans d'exil.
En janvier 2005, Thây reçoit enfin l'autorisation du gouvernement vietnamien d'effectuer une visite de trois mois dans son pays. Avec une délégation de 100 moines et moniales ainsi que quelques 200 laïques, il effectue une tournée du sud au nord Vietnam. Il donne des conférences sur le dharma et enseigne l'art de la méditation. Il commence ses conférences dans les temples, puis il obtient l'autorisation de les faire en public. Son message de paix, de fraternité et de compassion touche même les plus hautes sphères politiques et scientifiques. « Avant notre visite, ils nous considéraient véritablement en ennemi. Mais maintenant nous sommes devenus amis. » conclut Thây.

Nouvelles formes de méditation pour la vie quotidienne.
Malgré les progrès techniques et l'abondance matérielle, il reste énormément de souffrance humaine dans le monde moderne. Manque de temps chronique, stress lié au travail, affections psychiatriques, familles éclatées, enfants difficiles, dépressions, burn-out ... sont les symptômes de cette « nouveau mal-être ». La méditation aide à adoucir et prévenir ces symptômes. Celui qui pratique la méditation régulièrement reprend contact avec son être intérieur. Il y trouve paix et relaxation en profondeur. Chacun, quelque soit ses convictions religieuses ou philopsophiques, est capable de faire cette expérience. Thây fait remarquer que méditer ne se limite pas exclusivement au coussin de méditation. Vivre en pleine conscience est possible à tout moment de la journée. Cela nous permet d'être calme et nous offre la possibilité de mieux analyser ce qui se passe en nous et autour de nous . Notre compréhension, notre tolérance et notre capacité d'acceptation se trouvent accrues. Thich Nhat Hanh crée de nouvelles formes de méditation adaptées aux conditions de vie contraignantes de l'homme moderne : la méditation marchée, la respiration consciente, la méditation du téléphone, la méditation du thé, le toucher de la Terre, l'écoute profonde s'ajoutent à la méditation assise. Toutes sont des méthodes d'entraînement de l'esprit qui permettent de trouver en soi une île paisible où se reposer et recharger ses batteries. Faire face aux situations quotidiennes de manière positive et constructive devient alors possible.

Bibliographie
Thich Nhat Hanh a écrit plus de 100 livres traduits dans plusieurs langues et éditées à travers le monde. Voici une sélection de quelques livres en français :

1. La sérénité de l'instant. Ed. Dangles 1992
2. La plénitude de l'Instant. Ed. Dangles 1993
3. Le miracle de la Pleine Conscience. Ed. L'Espace bleu 1994
4. La vision profonde. Ed. Albin Michel 1995
5. Le coeur de la Compréhension. Ed. Village des Pruniers 1990
6. La respiration essentielle. Ed. Albin Michel 1996
7. Sur les traces de Siddharta. Ed. Lattès 1996
8. Bouddha vivant, Christ vivant. Ed. Lattès 1996
9. L'esprit d'amour Ed. Lattès 1997
10. L'enfant de pierre. Ed. Albin Michel 1997
11. Transformation et Guérison . Ed. Albin Michel 1997
12. Vivre en Pleine Conscience . Ed.Terre du Ciel 1997
13. Un lotus s'épanouit Ed. Dzambala 1998
14. Clés pour le zen. Ed. Lattès 1999
15. Enseignement sur l'amour. Ed. Albin Michel 1999
16. Changer l'avenir : pour une vie harmonieuse. Ed. Albin Michel 2000
17. Feuilles odorantes de palmier. Ed. La Table Ronde 2000
18. Entrer dans la liberté . Ed. Dangles 2000
19. Le Coeur des enseignements du Bouddha. Ed. La Table Ronde 2000
20. La colère. Ed. Albin Michel 2001
21. Toucher la vie. Ed. Dangles 2001
 
 
 
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Tags : Thich Nhat Hanh, biographie
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#Posté le samedi 25 février 2006 08:33

Modifié le vendredi 26 mai 2017 17:15

GOUTTES DE VACUITE

GOUTTES DE VACUITEMon coeur est rafraîchi
de gouttes de vacuité.
Soudain je vois que
mon bateau a traversé la rivière
et a rejoint l'autre rive.
Sable doux, plage vide,
vieilles promesses...


Poème de Thich Nhat Hanh écrit vers 1966. Une flèche, deux illusions. Ed Dzambala 1998.
Aquarelle: auteur inconnu, envoyée par Dirk, sangha d'Anvers.
Tags : Thich Nhat Hanh, poème, vacuité
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#Posté le vendredi 03 mars 2006 15:11

Modifié le vendredi 26 mai 2017 17:07

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